L'Odyssée des Gemmes
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Aventure interactive se déroulant au-delà de notre univers, dans un lieu réservant son lot d'épreuves et d'imprévus.
 
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 Dune US65 (Premier monde)

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Voltage
Protecteur de Pern
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MessageSujet: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 27 Jan - 16:16

Mission 1: Premier Pas

Durée estimée : 1 Semaine maximum.

Objectifs :

-Présenter son personnage dans ce monde nouveau
-Interagir avec d'autres personnages, que ce soit des PNJ ou Personnages secondaires (pour débuter des quêtes secondaires)
-Découvrir ce nouvel environnement (qui est semblable à la faille de San Andreas si vous avez besoin d'une description, donc un lieu assez vide sans trop de végétations.)

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Black

Black



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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeVen 1 Fév - 11:20

Des dizaines, non, des centaines, voire même des milliers d'yeux braqués sur lui, suivant le moindre de ses gestes...et ceux de celui qui l'opposait. David contre Goliath, voilà ce qu'auraient pu y voir les lambdas et leurs mythes factices. Une montagne humaine, pâle comme l'albâtre, dépassant l'assemblée de plusieurs têtes, et en face, quelqu'un de normal, sans traits particuliers autre que sa tenue très distinctive, d'une taille et d'une carrure commune. Ils échangent des coups, destructeurs pour l'un comme pour l'autre; déversent leur énergie dans des attaques dévastatrices qui manquent de tuer des dizaines de leurs semblables à chaque fois. Leurs souffles sont lourds, le moindre de leurs muscles les fait souffrir, la moindre respiration tient du supplice. Mais il est inconcevable pour n'importe lequel d'entre eux d'abandonner. La défaite signifie la mort, l'échec est synonyme de fin. Il n'y a pas de retour en arrière possible, d'échappatoire en vue, impossible de s'en sortir autrement que par la victoire. Et la victoire implique la mort de l'autre, peu importe la manière, seul le résultat compte.
Alors toute la haine qui l'emplit et le traverse se mute en énergie, seule sa volonté lui permet de tenir. Il représente son propre salut, mais également celui de ceux qui l'entourent, sa victoire est leur victoire, ses espoirs sont les siens. S'il est vaincu, ils le sont également. Alors, il trouve un second souffle, pour la treizième fois. Son adversaire est dans le même état que lui, quoique peut-être dans une meilleure position. Lui n'a pas à protéger les "spectateurs". Lui n'a pas une capacité qui peut blesser sans qu'on le souhaite. Lui n'a pas à montrer de retenue.
Las de cet affrontement, l'opposant réunit sa force pour ce qui apparaît être le coup final, un dernier assaut qui décidera de l'issue de ce combat. Alors il en fait de même. Il puise au plus profond de lui, dans les tréfonds de son âme, dans la moindre parcelle de son corps, avec pour seul moteur son esprit invincible. Si l'autre désire le terminer en un coup, alors il en fera autant. Il surpassera son "coup de grâce". Ses réserves sont à sec, et pourtant il trouve encore de quoi alimenter sa prochaine action, comme si les espoirs de ce public de fortune se mutaient en forces qui lui seraient directement transmises.
Tout deux savent le moment exact où ils doivent se lancer, les gestes et la posture de l'autre indiquant la moindre de leurs intentions, et ce malgré l'écart flagrant de connaissances martiales qui les séparent. Alors il se lance lorsque son vis-à-vis semble prêt. Et vint alors cette douleur inimaginable qui l'envahit, détruisant la moindre de ses autres sensations et anéantissant tout sentiment. Il n'y a plus que la douleur et...

« Aaaah ! »

Blackarion se réveille dans un sursaut tel qu'il n'en a jamais connu. Le corps endolori, presque paralysé, recouvert de sueur. Une impression de lourdeur l'habite, bien au-delà du simple endormissement du corps, comme si une pression inconnue s'appliquait sur lui. Ses yeux sont ouverts, pourtant il ne peut voir. Ses oreilles semblent en bon état, pourtant il ne peut entendre, sauf ce bourdonnement incessant qui semble bloquer le moindre autre bruit. Chacun de ses sens sont apathiques, tout comme son corps. Le moindre de ses mouvements, même sa propre respiration, demande une énergie considérable. Son existence est une douleur constante qu'il ne peut calmer qu'en fermant les yeux et son esprit, qu'en faisant le vide dans son être tout entier. Mais le problème est qu'il en est incapable. Un flux constant de questionnements, d'émotions totalement opposées et ce sentiment totalement étrange se bousculent dans sa tête.
Puis la sensation qu'un corps extérieur le touche le sort de cet état de transe, comme un retour à la réalité. Il met quelques longues secondes à se rendre compte qu'il s'agit d'une main, sur son bras. Le contact est doux, agréable, comme si une vague de chaleur irradiait de ladite main. Alors le monde apparaît plus clair, il recouvre ses sens un à un, son corps tout entier semble se remettre en marche, comme une machine qui retrouverait de l'énergie après des siècles de non-utilisation.

« ...out va b...es en...té...eux que...se...mon... »

Il n'arrive pas encore à percevoir nettement la moindre chose, cependant Black parvient à déterminer que la personne qui lui parle est une femme. Sa voix, qui sonne plus comme une succession de bruits primitifs entrecoupés de bribes de mots, est définitivement féminine, empli d'une certaine douceur. Et puis, à mesure qu'elle lui parle, ses sens reprennent de l'ampleur, s'aiguisant comme ceux d'un enfant, mais de manière bien plus rapide.

« ...a devrait être p...air mainte...on ? »

Toujours vague, à peine compréhensible. Il place une grande partie de son énergie pour se concentrer du mieux qu'il peut et comprendre ce qui est dit.

« C'est bon ? Tu es de retour parmi nous ? »

Enfin ! Une véritable phrase. Et avec elle, de véritables images, de vraies sensations. Son corps tout entier était plus ou moins réveillé, et avec ce réveil vint la douleur. Une douleur profonde, qu'il aurait qualifié de "lente", comme si elle parcourait son être tout entier, le moindre de ses membres, petit à petit, au fil des secondes, comme pour lui signifier qu'ils étaient endoloris. Une douleur semblable à des courbatures, couplé à la souffrance léthargique qui envahit le corps lorsqu'il sort d'une longue inactivité, mais également une impression de vide général. Ceci dit, il n'avait aucun souvenir quant à pourquoi il souffrait de la sorte.
Son impression ne l'avait pas trompé, il s'agissait bel et bien d'une femme. Son visage marqué de plissures et rides trahissait un âge plutôt avancé, mais un sentiment de bienveillance et de candeur en irradiait. C'était rassurant en soit.

Alors il lui répond péniblement qu'il est "de retour", copiant mot pour mot la question pour y donner une réponse. Ceci dit, il ne sait pas où il est, tout est encore très trouble dans son esprit. La vieille femme semble s'en rendre compte car elle pose à nouveau une main sur son bras et une vague de chaleur semble en irradier. Après quoi elle continue de lui parler, comme pour le forcer à se réveiller et aider ses sens à se remettre en marche. Et cela fonctionne, Blackarion reprend vie au fil des secondes, répondant à quelques questions toutes bêtes de plus en plus clairement. Puis c'est à son tour de poser une question : « Où...où je suis ? ».
C'est l'énigme prédominante à laquelle il ne peut trouver de réponse seul, à moins de se lever subitement et sortir en courant de cette...il ne sait même pas où se trouve l'endroit dans lequel se trouve le lit de camp sur lequel il est allongé. Ou plutôt, les lits, car, il peut le sentir, il y a au moins deux lits mis bout à bout sous lui. Et probablement un troisième au bout, pour combler la longueur, quand bien même cela ne suffit pas puisque ses jambes semblent dépasser. Son esprit se perd quelques instants puis revient aussitôt sur son interrogation primaire. La femme lui répond qu'il est en sécurité, que rien ne peut lui arriver maintenant, que ses blessures ont été soignées et son énergie a été récupérée. Alors pourquoi souffre-t-il autant si ses blessures ont été guéries ? Il n'ose pas le demander, ou plutôt, la question ne veut pas sortir. Il ne sait toujours pas où il se trouve. Et puis, qu'est-ce qui a bien pu l'amener ici ? Comment en est-il arrivé à être blessé ? Ces questions là sortent d'elles-mêmes, sa pensée prenant le pas sur sa volonté. Celle qui l'a aidé à se réveiller lui conseille d'écouter bien attentivement, mais de garder à l'esprit qu'il lui faudra probablement un certain temps pour emmagasiner toutes les informations qu'elle est sur le point de lui révéler. Elle lui parle alors du laboratoire, de l'assaut d'un certain Luka Erbin et son groupe, de la libération des millions de cobayes et autres sujets-test. Elle enchaîne sur son propre cas, affirmant qu'il aurait été retrouvé gisant dans une marre de sang dans une pièce totalement en ruine, le corps d'un garde de l'Organisation à ses côtés - dans un état encore pire que le sien, d'après elle. Elle ajoute qu'elle n'a aucune idée de qui l'a mis dans cet état, mais que s'il s'agit de Blackarion, il a toute sa gratitude et qu'elle le trouve extrêmement courageux, d'avoir combattu jusqu'aux portes de la mort contre un garde de laboratoire pour permettre à d'autres cobayes de s'échapper, c'est très noble de sa part.
Mais Black ne se souvient pas d'un combat...hormis celui qu'il a visionné quelques minutes auparavant, juste avant de se "réveiller". Cependant, il perçoit ça comme un rêve plutôt qu'un souvenir. En revanche, ce dont il se souvient, c'est du laboratoire. L'assaut lancé subitement. La mémoire lui revient, tout ce qui a mené à cet attaque sur le laboratoire, jusqu'à...ce point noir qu'il n'arrive pas à identifier. Et s'il s'agissait bel et bien de lui qu'il avait vu dans son rêve - à supposer qu'il s'agisse bien d'un rêve -, et si c'était lui qui avait tué ce garde dont la vieille femme parlait ? Les "spectateurs" seraient donc des cobayes du laboratoire ? Il les aurait donc sauvé ?

La femme lui pose d'autres questions auxquelles il ne fait pas attention. Sûrement pour s'assurer qu'il va bien, encore une fois. Et Blackarion va bien, son corps est maintenant entièrement réveillé, ses pensées filent à cent à l'heure dans son esprit, entre souvenirs et questions. Une phrase de la vieille femme l'interpelle dans ses réflexions : « Peux-tu me dire qui tu es ? ». Malgré tout ce tumulte, il peut. Il est...celui qui a vaincu ce garde de l'Organisation et réduit une pièce du laboratoire en ruine. Il est « Blackarion Vulcantar, combattant d'arène, la Bête de Feu. ». Le visage de la femme montre une certaine incompréhension, mais son rictus part bien vite pour revenir à un air aimable et attentionné. Elle lui en demande plus sur lui, sur son histoire. Alors Blackarion lui raconte du mieux qu'il peut ce dont il se souvient. A mesure qu'il parle, des points importants lui reviennent en mémoire, alors son discours est quelque peu trouble, manque de précision. Mais la femme semble satisfaite. Malgré tout, il se sent obligé d'ajouter : « Maintenant, vous êtes gentille, vous allez me reposer sur Terre pour que je finisse ce que j'ai commencé. ». Ce à quoi il ne reçoit qu'un rire franc, alors il ne pousse pas la chose plus loin. Son intention n'était pas réelle de toute façon.
Elle en vient finalement à répondre à la première question de Black. Il se trouve sur une planète naine du nom de Dune US65, en dehors de la Voie Lactée. Il n'est pas choqué de premier abord, l'information met un certain temps à être analysé car son cerveau est envahit d'idées et d'interrogations. Puis il se rend compte qu'il n'est plus sur Terre. Pire encore, il est sur une planète dont il ne sait absolument rien sinon son nom. A une distance qu'il n'arrive pas à interpréter de la Terre, en dehors de dont il se souvient être la galaxie dans laquelle se trouve sa planète natale. Mais...comment ? Celle qu'il pense être une infirmière lui répond qu'ils ont dû voyagé à bord de l'un des vaisseau spatial d'un allié de l'Organisation, que tout a été mis en place pour que la disparition de millions de cobayes soit camouflée et ne remonte pas aux oreilles d'Eolin. Ce nom frappe Blackarion plus que toute autre chose. Une colère indescriptible surgit en lui et met son énergie en ébullition. Mais la main de la vieille femme vint le calmer, son contact et l'impulsion qui en provient est encore plus chaude qu'auparavant. Son esprit se calme, après quoi elle lui indique qu'il devrait prendre encore plusieurs minutes pour pleinement récupérer. Elle lui rappelle qu'il est en totale sécurité ici, et qu'il peut profiter de ce calme pour totalement reprendre ses esprits, faire le point sur sa situation, personne ne viendra le déranger. Puis elle conclut en l'informant qu'il se trouve dans une des tentes réservées à la brande médicale de leur campement. Qu'une fois qu'il sera sur pied, il n'aura qu'à se balader un peu dans ledit campement, et qu'il tombera facilement sur la cantine en suivant le bruit. De là, il n'aura qu'à demander un plateau et il pourra se "remplir la panse".

Blackarion applique donc ce conseil et reste de longues minutes sur cet assemblage de fortune pour accueillir son corps massif. Ses pensées sont toujours aussi agitées, trop nombreuses pour qu'il puisse faire le calme en son sein. Mais bien vite, c'est un instinct primaire qui le sort de cette phase de réflexion intense : il a faim. Une faim de titan telle que le gargouillis de son ventre dure de nombreuses secondes. Un sourire se dessine alors sur son visage alors qu'il daigne enfin se lever. L'entreprise n'est pas des plus simples, si bien qu'un des lits de camp - celui sur lequel il prend appui - en vint à céder sous son poids. Après tout, il est difficile de penser qu'ils auraient été conçus pour accueillir une personne dépassant très largement la barre du quintal. Encore un peu rouillé, Blackarion rit tout de même de la situation. En réalité, hormis cette faim abyssale qui l'habite, son esprit est emplit d'un sentiment de joie indescriptible. Il ne sait pas pourquoi, ni d'où lui vient ce sentiment, mais son corps tout entier est motivé par un mélange d'émotions positives.
Il sort finalement de la tente sous laquelle il avait passé les six derniers jours, récupérant à priori d'un combat dont il n'a aucun souvenir autre qu'un rêve plutôt flou. L'air n'est pas le même que ce à quoi il s'attend, mais il reste tout de même revigorant, comme s'il redécouvrait les plaisirs de respirer à plein poumons un air pur et frais. Le campement qui l'entoure semble être en ébullition. Des centaines de personnes vont et viennent, une masse hétéroclites d'hommes et de femmes qu'il n'a jamais rencontré, qui vagabondent dans ce qui semble être un véritable village composé de tentes et consort. Sans se rendre compte des regards qui se braquent sur lui et son imposante figure, il se plaît à marcher au milieu des abris en toile, un sentiment nouveau de liberté absolue l'enivrant dans son être tout entier. Pour peu, il se dirait presque qu'il ne s'est jamais senti aussi bien. Non, c'est bel et bien le cas, hormis de lointains souvenirs d'enfance, rien n'est semblable à cette sensation grisante et omniprésente de bien-être. Si bien que, sans qu'il ne s'en rende compte, et ce malgré un ventre criant la famine, Blackarion se retrouve à vagabonder dans le gigantesque camp sans but précis, de longues minutes durant, sa stature de géant dépassant l'entièreté des habitants de cette agglomération de tentes.[/color]


Dernière édition par Black le Lun 4 Fév - 16:50, édité 1 fois
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Ulrich Wahlberg

Ulrich Wahlberg



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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeSam 2 Fév - 15:40

Plongé dans un sommeil partiel, cette nuit était l’une de celles qui semblent durer une éternité, celles où l’on se tourne et se retourne sans jamais vraiment s’endormir, où la réalité s’entremêle avec d’étranges songes. Son duvet le démangeait terriblement, et la crasse qui recouvrait son corps n’aidait pas. Lui qui accordait une si grande importance à son hygiène, il n’y était vraiment pas habitué. Il se retourna. Des douleurs aigues et éphémères parcouraient son corps çà et là. Des fantômes de souvenirs pas si lointain le hantaient et surgissaient dans son esprit lorsqu’il s’assoupissait.
C’était une de ces nuits, l’une de celles qui semblent durer une éternité, comme toutes les autres depuis qu’il avait quitté ce maudit Laboratoire. Quelques semaines avaient suffi à l’atteindre au plus profond de son âme, des blessures qui ne cicatriseraient certainement jamais. Bien pire que les souffrances physiques, il y avait désormais en lui quelque chose qui le poursuivrait jusqu’à son dernier souffle. Il se retourna.

Un grognement sortit Ulrich de sa torpeur, et une sensation de chaleur envahit son avant-bras droit. Des râles caverneux résonnait dans son crâne, l’esprit encore confus. Il se redressa en prenant appui sur ses bras, et il sentit un liquide coulé le long de son bras. Un liquide chaud et épais, tandis que l’homme à sa droite toussait et crachait sur son lit. Il ne fallut pas plus de temps à Ulrich pour comprendre que son voisin de chambré lui avait littéralement vomit dessus durant son sommeil. Encore une fois.

Il ne fit aucune remarque et se leva doucement, sans se brusquer. Il enfila un haut qui traînait par terre, le même depuis les six derniers jours, et regarda autour de lui. Dans une obscurité quasiment totale, il pouvait voir des dizaines de personnes dormant sous cette tente, sur des matelas à même le sol, assez fin pour sentir les aspérités du terrain. Des gens gémissaient, pleuraient, tandis que certains toussaient, et parfois vomissaient sur leurs camarades.

Il ne resta pas plus longtemps sous cette tente de fortune, et passa la porte. Un air frais emplit ses narines, loin des odeurs désagréables de tous les fluides corporels qui pouvaient émaner de ces pauvres gens. Ulrich prit alors une grande inspiration et leva la tête.
Un spectacle merveilleux s’offrait à lui, un ciel étoilé comme il n’en avait jamais vu sur Terre. Un nombre incalculable d’étoiles scintillaient, tandis que deux lunes très semblables à la Lune terrestre éclairaient faiblement les alentours.

Ulrich ne cessa pas de regarder ces astres tout en marchant, il appréciait énormément les beaux paysages. Il faisait bon, la température était agréable, plutôt chaude. Il semblait marcher sans réel but, à travers les dizaines de rangées de tentes toutes amassées au même endroit. Il n’y avait pas grand monde à cette heure aussi tardive, la nuit, plus courte que sur Terre, allait bientôt s’achever. Il quitta le champ de tentes et arriva devant un grand bâtiment, dans lequel il entra sans attendre.
La lumière s’alluma d’elle-même, découvrant de gigantesques rangées de douches, à sa droite comme à sa gauche. Il enleva alors ses vêtements et passa sous l’eau. Elle n’était pas chaude, mais elle n’était pas froide. Elle était d’un tiède pas désagréable, sans être agréable.

Sans même se sécher, il se rhabilla rapidement et sortit dehors. Cela ne valait plus la peine d’aller se coucher, de toute façon, il n’avait aucune envie de retourner dans ce lieu triste et malade. Il se dirigea un peu à part du campement, et après une quinzaine de minutes de marche, il trouva une sorte de butte de sable sur laquelle il grimpa. Il se positionna en son sommet et observa les alentours.
Des tentes, des tentes à perte de vue. Des milliers de personnes avaient été recueillies ici, des personnes malades, souffrantes. Certains même n’avaient pas survécus. Si la journée l’ambiance n’était pas si mauvaise, la nuit révélait le réel traumatisme des laboratoires. Chacun se retrouvait face à ses propres blessures, ses propres démons. Plusieurs ne pouvaient pas trouver le sommeil et se regroupaient pour discuter autour d’un feu.

Mais ça n’attirait pas vraiment Ulrich, il n’avait aucune envie de se fondre avec cette foule. Comment avait-il pu en arriver là, alors que seulement un mois auparavant, il se prélassait dans une villa de luxe au bord de la plage, deux belles jeunes femmes dans son lit. Comment avait-il pu se retrouver avec cette masse insignifiante, de personnes toute aussi insignifiante. Il ne méritait pas d’être ici, il était bien supérieur à eux. Il ne pouvait se résoudre à l’idée de faire partie de ces gens, ces victimes qui n’inspirent que la pitié.
Le Laboratoire, les expériences, la tortures, tout ceci, il avait pu l’encaisser, quoique pas sans quelques traumatismes. Mais ça, c’était insupportable. Et pourtant, il faisait partie de la plèbe désormais, du petit peuple qui a besoin d’aide.

Il avait bien essayé de faire comprendre qu’il valait mieux que ça, qu’il faisait partie de l’Organisation. Mais ils s’en foutent royalement, le nom de Wahlberg n’est pas assez connu, et puis après tout lui aussi s’était retrouvé dans ces Laboratoires, peut-être que cela lui retirait tous ses droits.
Ici, il était perdu, sur une planète inconnue loin de sa Terre natale, il ne savait même pas clairement ce qu’il faisait ici. Ce Luka Erbin, il en avait entendu parlé, mais pourquoi les avait-il libérés ? Cela pourrait peut-être même faire partie d’une expérience tordue, peut-être qu’ils se retrouveraient tous bien vite de nouveau dans ces bon vieux Laboratoires.

Songeur, Ulrich s’allongea sur le sol et contempla les étoiles. Des dizaines de questions luis traversaient l’esprit sans cesse, ses pensées étaient floues et hasardeuses. Alors il tenta d’apaiser son esprit en se concentrant sur ce plafond étoilé qui le fascinait tant. Peu à peu, il parvenait à se calmer, à éloigner toutes ces idées loin de lui. Ses yeux se fermaient tous seuls, épuisés par toutes ces nuits de sommeil agités.


Lorsqu’il rouvrit les yeux, Ulrich fut totalement éblouis par une puissante lumière blanche, alors qu’une grande chaleur le frappait en plein visage. Il mit un certain temps à s’habituer à la luminosité, et compris que cela venait de l’immense Soleil, en plein zénith. Combien de temps avait-il dormis ? Quoiqu’il en soit, cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas sentis aussi reposer.
Tandis qu’il se réveillait tranquillement, un brouhaha lointain attira son attention. Les gens étaient tous de sortis dans ce qui s’apparentait être un centre-ville, partaient chercher leur ration pour la journée ou erraient sans but. Certains avaient même tissé des liens entre eux, et se donnaient rendez-vous pour passer le temps la journée.

Jusqu’ici, Ulrich n’avait parlé à quasiment personne, et il ne s’y rendait que pour manger un peu à l’heure du déjeuner. Autrement, il se baladait dans les environs, explorant cette planète qui lui était peu familière. Cependant à cet instant précis, son ventre lui rappela qu’il n’avait pas mangé depuis plus de vingt-quatre heures.
Ulrich se décida donc d’aller chercher de quoi se repaitre pour la journée, s’approcha doucement du bruit de la foule. Il avait déjà bien repéré les lieux, et, se faufilant entre les tentes, il arriva à quelques pas de la cantine.

Autour de lui, les gens allaient et venaient sans se soucier des autres, une agitation sans nom donnait une étrange vie à ce campement. Ulrich se demandait bien ce que pouvait avoir à faire ces gens. Sans leur prêter attention plus qu’eux ne le faisait, tenta de se frayer un chemin au travers de la foule pour arriver à son objectif. Il était remué par tous ces êtres peu civilisés, bousculé par tous ces gens pressés.
Pendant ces moments, il se contenait pour ne pas laisser sa colère l’envahir et tuer tout le monde autour de lui.

Il n’était plus qu’à quelques mètres, mais la file d’attente avant d’être servis était immense. Il soupira et se positionna au bout de la queue, patientant calmement. Il observait les gens, d’un air dédaigneux face à toute cette misère. Il ne pouvait s’empêcher de mépriser tous ces gens. Et c’est à ce moment-là que quelqu’un au loin attira son attention.
Des cheveux blonds, un visage très masculin, barbu. Même après toutes ces années, il le reconnaîtrait entre mille - et l’expression n’avait jamais été aussi juste. Il pouvait jurer qu’il s’agissait de son frère Erik.

Alors sans attendre, il se précipita pour aller à sa rencontre, bousculant tout le monde autour de lui, de peur de perdre son frère de vue. Les gens lui bloquaient le passage, passaient devant lui et le bousculaient, l’empêchant de courir droit vers son frère. Entre deux personnes, il aperçut son visage une dernière fois avant de percuter quelqu’un.

Ulrich se retrouva propulsé sur le sol, emplit d’une colère sans nom. Celui qui se trouvait devant lui venait de l’empêcher de retrouver son frère, lui qui aurait certainement pu le sortir de cette misère. Furieux, il se releva et fis face à un colosse de plus de deux mètres, la mine pâle, souriant bêtement.
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Black

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeSam 2 Fév - 15:43

Cela faisait déjà plusieurs dizaines de minutes que Blackarion se plaisait à marcher librement dans le campement. Sans but aucun, il errait au grés de ses pas guidés par l'instinct et celui de la foule. La promesse d'un repas à la "cantine" n'était plus qu'un lointain souvenir dont seul son estomac semblait s'en rappeler. Comme une personne qui n'aurait pas vu le jour, senti le vent souffler sur sa peau ou entendu le brouhaha incessant d'une ville, il vagabondait le sourire au lèvre. Une impression de liberté absolue l'envahissait, et, à ce moment-là, pour rien au monde il n'aurait voulu que cela change. C'était comme atteindre une sorte d'éveil de l'âme, comme un nirvana personnel et unique. La chose était incommensurablement agréable  malgré son absolue simplicité. Et en cela, Black déteignait globalement de la masse qui l'entourait. Autour de lui, sans qu'il n'y prête attention ou s'en aperçoive, les hommes et les femmes du campement affichaient une mine affreuse pour la plupart. Le visage marqué, la démarche maladroite ou maladive, le teint blême - à la différence du sien qui, même si étrangement pâle, demeurait naturel -, le regard bas et vide. En bref, une impression générale de misère, de mal-être. Son sourire niais et son apparente bonne humeur attirait quelques regards de personnes en meilleur état que la moyenne, mais la majorité ne prêtait même pas attention à ce qui pouvait l'entourer.
L'élément qui vint troubler ce calme presque morbide vint d'un homme qui, en soit, ne se détachait pas réellement de la masse. Il n'avait aucune particularité le faisant sortir de l'ordinaire, si ce n'est sa démarche. Il faisait partie de la maigre quantité de ceux qui semblaient réellement être en vie malgré une apparence à peu près semblable dans le manque de propreté. Sans que Blackarion ne s'en rende compte, l'homme se précipita tout d'un coup au beau milieu d'une allée, bousculant tous ceux qui pouvaient se trouver sur son chemin. Et leurs routes auraient tout aussi bien pu ne jamais se croiser si le géant avait marché plus rapidement, ou encore si l'homme avait pris une direction différente. Mais ce dernier, dans sa marche effrénée vers un but dont lui seul avait connaissance, bouscula Blackarion. Non. Ce ne fut pas lui qui le bouscula, mais plutôt l'inverse. La différence de carrure était drastique, et se refléta parfaitement dans la percussion de leurs deux corps.

L'homme tomba sur ses fesses devant Black et, d'une rapidité nerveuse, se releva pour lui faire face, le visage tordu par la colère. Mais le colosse était encore bien trop enivré par ce sentiment de liberté qui l'habitait, aussi, malgré le choc, il ne releva pas et continua sa marche, contournant simplement celui qu'il avait bousculé.
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Voltage

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 3 Fév - 19:11

Léana se réveillait à peine sur sa dune de sable, sur la planète Dune US65. Elle entrouvrit les yeux quand quelques rayons de lumière provenant de l'étoile la plus proche traversèrent ses paupières. Léana se réveilla en sursaut, et couvrit ses yeux avec son bras pour se protéger des rayons lumineux agressifs, avant de se lever en grognant quelques mots.
Elle glissa depuis le haut de sa dune avec son baladeur MP3 dans sa main gauche, couverte d'un gant en cuir. Léana avait installé sa tente a l'écart de celle des autres, et elle rejetait toute tentative de communication violemment. Une fois arrivée en bas, elle fit quelques pas en courant pour ne pas tomber, passant devant – et ignorant, un garçon de son age qui avait tenté de lui parler.
Il tendit sa main en sa direction, et toucha son épaule dénudée, ce qui lui valut de se prendre un choc électrique, qui le fit tomber sur ses fesses pendant que Léana continua sa marche vers le buffet qui était a l'autre bout du camp.
Une chaîne de tables dépliantes était installée, avec les tables enfoncées dans le sol a cause de la gravité faible de la planète. Léana se servit une louche de purée de carotte et planta un quignon de pain dans son bol, puis se dirigea vers une mini dune faisant face au soleil de la planète. Léana reposa son dos contre le tas de terre sèche et de sable, et commença a écouter de la musique douce en mangeant sa soupe lentement.

« Hey, um... est-ce que tu voudrais bien parler maintenant ? » L'adolescent qu'elle avait ignoré jusque la décida de s'asseoir a coté d'elle, avec un bol de soupe a la main aussi.

Léana retira ses écouteurs et répondit, en fixant l'horizon. « Merde, t'es plutôt persévérant. Je m'appelle Léana, et je ne suis pas intéressée. »

L'adolescent pouffa de rire. «  Moi non plus, t'inquiètes pas. Je me suis juste dit que ça serait cool de parler avec la personne avec qui j'étais torturé. » Il écarta ses mèches châtain trop longues de son visage. « Moi c'est Ian. Je pense qu'on a un petit point commun. » Il mit sa main sur son bol, et sa cuillère se secoua dans son bol, avant de monter, tremblotante, et tournoyer autour de sa main, avant de se loger dans sa paume.

Léana sourit. « Salut, ex-camarade de labo. » Elle se leva, et posa son bol vide a côté d'Ian, et passa par dessus la mini-dune, retournant vers sa tente isolée sous la chaleur de l'atmosphère Dunienne.

« Hey, pas mal ta tenue de plage. » Ian réapparut a côté de Léana, l'ayant suivie discrètement.

Léana portait un short large et un débardeur, c'était les seuls habits qu'elle avait pu trouver pour la météo de Dune US65. « Ne me touche pas, tu risques encore de te prendre un coup de jus. » Elle entra dans sa tente et en ressortit avec une couverture sur les épaules, et un paquet de cartes dans les mains.  « Bataille Corse ou Sept Américain ? »
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Ulrich Wahlberg

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 3 Fév - 22:20

L’homme – si tant est qu’il en soit un — n’accorda pas même à Ulrich un seul mot d’excuse. Mais il n’avait pas de temps à perdre avec ces histoires, alors il se mit sur la pointe des pieds et leva le menton pour retrouver son frère parmi la foule. Les gens passaient devant lui, couraient, se bousculaient. Une foule ne lui avait jamais semblée aussi chaotique que maintenant, alors qu’il était en quête de son frère aîné. Il devait l’admettre, impossible de retrouver sa trace.
Sa gorge se noua, un mélange de colère et de frustration l’envahit de tout son être. Il ne pouvait diriger ces sentiments que vers une seule personne, ce géant gris à l’air d’imbécile heureux.

Il pivota de cent quatre-vingt degrés et aperçu au loin la bête qui lui avait fait obstacle, qui contrairement à Erik, se démarquait largement dans cette cohue générale. Il aurait pu le rattraper et se décharger de toute sa haine sur lui, mais Ulrich n’était pas stupide. Non pas qu’il avait particulièrement peur de ce personnage - les apparences peuvent être trompeuses, surtout lorsqu’il s’agit d’un combat entre porteurs - mais il n’était pas du genre à foncer droit vers un danger inconnu pour de simples broutilles. Alors il ravala sa frustration.
Néanmoins, cet homme l’intriguait. Pourquoi avait-il l’air si heureux ? Comment pouvait-il arborer un sourire de la sorte face à cette misère, n’avait-il pas lui aussi connu des jours malheureux ces derniers mois ? A ces questions Ulrich n’y voyait qu’une seule réponse. Ce type-là n’était pas de ceux qui se trouvaient enfermés dans ces Laboratoire. Ce type-là était certainement un membre de l’organisation.

Ulrich se dirigea alors vers cette mystérieuse personne, il joua des coudes pour se frayer un chemin parmi la plèbe, piétina quelques pieds de par sa marche déterminée et bouscula un homme blessé qui tituba et se rattrapa de justesse. Il ne ralentit pas, et accéléra le pas pour finalement rattraper l’homme. Il leva haut le bras droit et posa une main sur son épaule gainée.

— Hé, toi !

Le colosse fit volte-face et regarda Ulrich d’un air curieux. Peut-être croyait-il qu’il était venu le provoquer à cause de l’événement précédent.

— Qui es-tu ? Et qu’est-ce que tu fais ici ?

Un long silence entre les deux hommes s’installa, enveloppé d’une cacophonie d’humains grouillant autour d’eux. Ulrich ajouta alors :

— Et putain pourquoi t’affiches cette mine si joviale ? Si t’as un moyen de trouver de quoi se défoncer dans le coin, j’suis preneur.


Dernière édition par Ulrich Wahlberg le Jeu 7 Fév - 22:45, édité 1 fois
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Ivan Barghest

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeLun 4 Fév - 1:38

- Allez, réveille toi le mollusque.

La stase avait engourdi ses sens. Cette voix qui l'invectivait ne semblait qu'un lointain écho rémanent, irréel ou appartenant à un passé auquel son esprit n'accédait pas. Puis, suivait l'impression d'être déplacé : Vers où ? Les yeux du cobaye restaient clos sur le décor d'opale, aseptisé et éblouissant d'un blanc à la pureté antithétique. Il y avait le contact froid d'un outil métallique contre sa peau nue, puis en dessous. La sensation que de l'air s'engouffrait dans un trou ouvert sur son échine, pour attiser une douleur lui laissant une idée horrifiée mais pourtant anecdotique. Est ce que c'était réel ?

Par intermittence, ses paupières se soulevaient, mais soutenaient difficilement les rayons qui s'y projetaient. Le sujet-test avait l'impression d'une lutte contre son propre corps meurtri. Des images se superposaient en un château de carte erratique, montrant des outils chirurgicaux et du sang. Dans ce songe, il s'écoulait jusque sur son visage pour baigner ses lèvres gercées et y apposer un goût chaud de métal. La seconde suivante, son hémoglobine avait comme disparu.

Voilà qu'une migraine abominable le prenait, lui montrant un ciel d'étoiles abondantes, et que des sons au delà de la compréhension s'imnisçaient dans ses tympans en toute pareille abondance. Les oreilles du cobaye sifflaient, puis un claquement répété le tira de ses rêveries.

- Allô ? Tu m'entends ? On va recommencer du début... Comment tu t'appelles ?

Le médecin faisait claquer ses doigts devant les yeux d'Ivan, le regard perdu sur un point dans le vague. Il darda enfin l'homme, qui agitait une petite lampe, pour juger de sa réponse oculaire aux changements de luminosité. Le plus jeune des deux fronça les sourcils en dévisageant l'inconnu en pleine inspection : la blouse qu'il portait et sa petite casquette rouge, où figurait le symbole des premiers soins, laissaient perplexe Ivan. Il se raidit sur sa chaise, les mains posées sur ses genoux, paumes ouvertes, et ainsi penché vers l'avant comme un primate ou un bossu.

Ivan avait l'air perdu. Il lâcha l'emprise qu'il avait sur ses genoux pour caresser ses yeux gris, brillant d'incompréhension. Le jeune homme s'enfonça dans son siège inconfortable, reposant contre le dossier. Il leva le regard sur le plafond en tissu de la tente-infirmerie, et expira, à demi mot, et sans grande conviction.

- Je suis... Ivan Barghest ?

À voir le pauvre être face à lui, le docteur Reinhardt sut que l'examen médical ne serait pas court.
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeLun 4 Fév - 16:57

« Hé, toi ! »

Sans prendre en compte l'état second dans lequel se trouvait Black, il n'aurait sans doute pas prêté attention à pareille invective en temps normal. Aussi continua-t-il d'avancer, car rien ne s'était passé pour lui, bien trop concentré sur sa bonne humeur et cette myriade de bons sentiments, certains nouveaux, qui l'envahissait. Mais une main vint s'ajouter à la parole, et se poser sur l'épaule du géant. Et avec elle, une énergie plutôt tumultueuse qui sembla réveiller celui qu'elle touchait. Alors il se retourna, intrigué par ce soudain contact qui perturba son flot émotionnel. En face de lui se trouvait l'homme qu'il avait fait tomber, mais impossible pour lui de le savoir, car il ne l'avait même pas remarqué.

« Qui es-tu ? Et qu’est-ce que tu fais ici ? »

C'était la deuxième fois aujourd'hui...enfin, depuis son réveil, à peine une heure auparavant, qu'on lui demandait qui il était. Pourquoi lui ? Parmi tout ces gens qui vaquaient à leurs occupations autour de lui, pourquoi était-ce à lui qu'on venait demander son identité ? Qu'avait-il fait pour que son nom prenne autant d'importance ? Il se rappela des mots de l'infirmière sur l'état dans lequel il avait été trouvé après l'attaque du laboratoire. Il se rappela son propre rêve, ou en tout cas les images qu'il avait perçu juste avant de se réveiller. Peut-être que l'homme aux longs cheveux blonds qui l'avait interpellé était l'un de ceux qu'il avait sauvé en affrontant ce garde de l'Organisation ? Son but était sans doute de vouloir remercier Blackarion car il n'avait sans doute pas pu le faire après le combat.
Sans qu'il ne s'en rende compte, Black passa plusieurs secondes à réfléchir, sans répondre à son vis-à-vis. Un long silence gênant s'installa au milieu du mouvement et du bruit global. Ceci dit, alors qu'il allait offrir une réponse à son interlocuteur, son identité bien en tête, il fut coupé par ce dernier.

« Et putain pourquoi t’affiches cette mine si joviale ? Si t’as un moyen de trouver de quoi se défoncer dans le coin, j’suis preneur. »

Le visage de Blackarion démontra une incompréhension des plus totales. Il n'avait absolument aucune idée de quoi pouvait bien parler l'homme qui lui faisait face. Certes, il se sentait particulièrement bien et de bonne humeur, mais il n'avait pas l'impression d'être dans un état si anormal que ça. Ou en tout cas, il n'avait pas l'impression d'être sous l'effet de quoique ce soit, autre que ses propres émotions.

« Je-euh...je...je ne..., entama maladroitement Blackarion avant de tousser un bon coup pour se reprendre. Je suis Blackarion Vulcantar. Mais vous pouvez me connaître sous le surnom d'Abaddon, ou du Destructeur. C'est bien moi qui ait vaincu ce garde de l'Organisation qui vous empêchez de fuir le laboratoire. »
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeLun 4 Fév - 20:55

Près de trois millions de vies entassées dans des abris de fortune. Ce chiffre vertigineux donnait du fil à retordre aux hauts placés chargés de la gestion de cette situation de crise. Ces anciens alliés d'Aidan Silver dirigeaient peut être dans l'ombre l'opération "Odyssée", mais il fallait reconnaître l'efficacité des légions de volontaires qui appliquaient leurs ordres. Compte tenu de la vitesse avec laquelle l'opération avait été montée, ils avaient tout bonnement réalisé un miracle. Si le nombre de blessés restait important dans les centres médicaux improvisés, le nombre de morts à déplorer était dérisoire. En l'espace de six jours, ces fées de la logistique avaient bâti une véritable mini-ville dans un espace peu propice à la vie. "Nous faisons tous de notre mieux, et nous serons de plus en plus efficace à mesure que nous avancerons." C'est avec cette phrase que Béryl, aussi appelé Arthur, tenta de rassurer le jeune Erbin. Depuis leur arrivée sur US65, une poignée d'individus avait sacrifié de nombreuses nuits pour mettre au point un plan de fuite à proposer à l'ensemble des réfugiés.

A tour de rôle, ces hommes et femmes d'expérience avaient donné leur avis sur la situation, apportant de précieux conseils à Luka Erbin. Prenant au sérieux son titre de leader, il tenait à écouter les avis de tous, jouant parfois le rôle d'arbitre lors de débats tumultueux. A l'aube de la septième journée, une réunion exceptionnelle à ciel ouvert fut organisée, réunissant près de 30 000 individus. Étaient invités à débattre les anciens membres de l'Organisation, chefs de groupes et personnalités montantes au sein du camp, de façon à ce qui allait être raconté soit raconté puis diffusé à un maximum de réfugiés. Fait particulier, la réunion avait lieu à moins d'une dizaine de mètres de l'arche gigantesque qu'il avait été jusqu'ici interdit d'approcher pour des raisons de sécurité. Réuni en hémicycle, ces milliers de regards se tournèrent vers une vingtaine de personnes se dégageant de la masse. Au milieu de ces personnalités, la foule reconnue facilement le leader autoproclamé, Luka Erbin. Micro à la main, il entama son discours :

<<Merci à tous d'être venu, commença-t-il à dire d'une voix faible avant de se reprendre en adoptant un ton plus officiel. Nous allons vous présenter notre plan pour atteindre notre destination en toute sécurité. Dans le même temps, nous nous efforcerons aujourd’hui de répondre à vos questions. Madame au premier rang qui lève la main, quel est votre nom ?

-Nancy April. Tout comme l'immense majorité de cette assemblée et des réfugiés, je ne comprends pas pourquoi nous avons été largué sur cette planète vide. Pourquoi ce vaisseau ne nous a-t-il pas directement mené à destination ?

-Tout comme vous le savez tous, notre destination finale est le Haut-Royaume, un lieu dans lequel l'Organisation n'a aucune influence et ne pourra plus nous nuire. Ce royaume est l'un des lieux les plus sécurisés de l'Univers, et cette sécurité est en grande partie due à la zone démilitarisée qui entoure ses premières frontières. Véritable no man's land, cette large zone est étroitement surveillée par les autorités militaires du Haut-Royaume. Tout vaisseau qui y pénètre est abattu sans sommation. Le capitaine du Vermillion nous a déposé à un lieu stratégique à l'entrée de cette zone démilitarisée. A partir de maintenant, nous devrons nous déplacer par nous-mêmes.

-Et on y arrivera comment à cette terre promise, à pied ? Ironisa une voix inconnue, provoquant plusieurs éclats de rire.

-Exactement, à pied. Comme le dit le proverbe, un exemple vaut mieux qu'un long discours. Mon ami Arthur ci-présent va vous le prouver. >>

Le jeune garçon pointa du doigt une étoile au loin, qu'il surnomma Tazenat F63. Il expliqua ensuite qu'Arthur allait s'y rendre et revenir, et cela en l'espace de quelques minutes. Sans plus d’explications, Béryl s'avança davantage face à l'arche plantée dans le sol. Après avoir prit une profonde inspiration, il fit quelques pas pour aller de l'autre côté de l'arche, puis disparut comme par enchantement, à la stupeur générale. Durant deux longues minutes, le public patienta le souffle coupé, attendant le dénouement de ce tour de magie. Tel un prestidigitateur, Arthur réapparut d'un claquement de doigt à travers l'arche, replaçant sa cape noire derrière son dos.

<<Ces arches sont des passerelles reliant deux mondes respectifs. Je ne saurais pas vraiment dire comment elles fonctionnent cela dit. Arthur est bien plus qualifié pour vous en parler, conclut Luka Erbin en tendant son micro à son ami.

-Bien le bonjour, heureux de faire votre connaissance. J'espère que ce tour de magie vous a plu. Vous m'avez peut être déjà croisé dans le laboratoire des Erbins. Tout comme vous, j'ai subi ces expérimentations. Cependant -et cela va être difficile à avaler pour la plupart d'entre vous-, je ne suis pas né sur Terre. Nous partageons néanmoins le même sort, alors je me dois de vous apporter tout mon soutien. Durant ce voyage, je ferais office de guide. De guide pour se déplacer jusqu'au Haut-Royaume. De guide spirituel pour les plus fragiles d'entre vous. De guide pour conseiller votre leader bienaimé. De guide pour toute personne qui sera avide de connaissance...

-C'est quoi ces arches ? Quelle espèce avancée a bien pu les bâtir ? Demanda avec impatience l'un des spectateurs, coupant Béryl dans son discours.

-Excusez-moi, j'ai tendance à un peu m'éparpiller dans ce genre d'exercice. Comme Luka vous l'a indiqué, ce sont des arches de déplacement. Celle-ci, comme de nombreuses autres, est d'origine humaine. Désolé de briser vos doux rêves d'explorateur, mais vous n'êtes pas les premiers humains à voyager à travers ces étoiles, loin de là même. L'Humanité est l'une des plus anciennes espèces. Vous pouvez facilement deviner leur utilité première : permettre de déplacer rapidement des troupes d'une zone géographique à l'autre, sans avoir à mobiliser de vaisseau de transport. Maintenant concernant ces arches en elles-mêmes, elles ne vous téléporteront pas sur d'autres planètes. Elles ne font que créer un chemin qui raccourcie drastiquement la distance entre deux planètes. Comptez entre une seconde et quelques minutes pour atteindre votre destination. Concernant la destination d'une arche, cette information est indiquée sur le haut de l'arche. Pas la peine de lever vos yeux pour essayer de déchiffrer cette langue, ce n'est pas une langue qui existe sur Terre. Heureusement pour nous tous, l'humble guide que je suis est polyglotte. Je sais lire et parler cette langue, comme de nombreuses autres. Durant ces six jours, j'ai commencé à l'apprendre à une poignée d'entre vous, qui pourront à leur tour vous enseigner les bases si cela vous intéresse.

-Merci pour ces éclaircissements Arthur, poursuivit Luka. Nous devrions peut être laisser la parole à ceux qui ont encore des questions. >>
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeJeu 7 Fév - 23:14

« Je-euh...je...je ne..., entama maladroitement Blackarion avant de tousser un bon coup pour se reprendre. Je suis Blackarion Vulcantar. Mais vous pouvez me connaître sous le surnom d'Abaddon, ou du Destructeur. C'est bien moi qui ait vaincu ce garde de l'Organisation qui vous empêchait de fuir le laboratoire. »

Ulrich était plus ou moins décontenancé par cette réponse. Elle apportait, d’une part, les informations qu’il souhaitait entendre, mais d’autre part, elle semblait appartenir à un contexte dont il ignorait tout. Mais qu’importe, tout ce que souhaitait Ulrich était de retrouver son rang d’autrefois, de sortir de cette misère. Bien que cet homme avait l’air tout à fait étrange, il semblait occuper un poste un tant soit peu important au sein de ce camp puisque, s’il avait bien saisi, il a participé à l’assaut du Laboratoire.

— Enchanté Blackarion, répondit Ulrich à la présentation de son interlocuteur, je m’appelle Ulrich Wahlberg. J’ai pas eu la chance de te voir vaincre ce garde, mais j’ai moi-même fait partie de l’attaque du Laboratoire.

Ulrich fit une courte pause, sentant la gêne que provoquait cette conversation. Le colosse devant lui ne semblait toujours pas comprendre pourquoi il était venu l’interpeller, l’air abruti comme depuis le début de leur rencontre, un air qui avait fini par l’agacer.
« Est-ce que tu es complètement con ? ». Ulrich se retint de sortir ces quelques mots, et se refocalisa sur son objectif.

— Et tu vois, je me suis retrouvé ici avec les victimes. Alors ça fait six jours que j’essaye d’entrer en contact avec les tauliers qui gèrent le campement, j’aimerais bien retrouver ma place parce que j’en ai marre de vivre dans la merde. Tu pourrais certainement m’aider pour les rencontrer ?
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeSam 9 Fév - 18:25

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Sting



Comme beaucoup d'autres au sein de cette véritable ville de tentes, Sting voyait ce sauvetage du laboratoire des Erbin comme un renouveau, l'occasion de repartir de zéro. Une renaissance. Ce mot ne pouvait mieux convenir à ce qu'il vivait depuis le début de cette semaine. Il avait figuré parmi les premiers à se réveiller peu après l'arrivée du gigantesque groupe sur cette planète inconnue que les dirigeants nommaient Dune US65. Sans forcément prendre la peine d'aider à l'élaboration du camp, il avait pu profiter de son réveil rapide pour ne pas être victime de la loi du "premier arrivé, premier servi", et avait ainsi pu choisir où dormir. Ce faisant, il avait pu également décider d'avec qui il partagerait sa tente. Ce n'était pas réellement choisir à proprement parler, mais obtenir le plus d'informations possibles sur ceux qu'il allait probablement le plus voir durant son séjour sur cette planète désertique. De cette manière, il pouvait également établir un cercle de connaissances, voire d'amis, assez rapidement, et ne pas être submergé par la marée d'hommes et de femmes qui allaient se réveiller les jours suivants. Et, finalement, en agissant ainsi, il pouvait se créer une réputation, se confectionner un personnage. Pas dans le sens de faux-semblant, non, car ce n'était pas un menteur ou quelqu'un de malhonnête. Non, ce que Sting désirait plus que tout, c'était obtenir une place dans cette titanesque population, s'élever en tant que cette nouvelle personne qu'il était, acquérir une réputation qui lui permettrait de ne plus jamais craindre qui ou quoique ce soit.
Être entouré d'alliés, de personnes de confiance, ou, tout du moins, de personne qui vous font confiance, cela constitue la meilleure des protections pour lui.

Ainsi, lorsqu'arriva le jour où les têtes pensantes du groupe décidèrent d'organiser une réunion comprenant le maximum de personnes influentes tout en restant le plus efficace possible, Sting figurait parmi ces personnes. A la tête d'un regroupement de plusieurs centaines de personnes, il était sans aucun doute parmi les membres les plus influents dudit groupe. Et, contrairement à d'autres qui rameutaient le plus de monde à leur côté pour se faciliter la vie au sein du campement ou imposer leur loi sur des quartiers entiers, Sting voyait plus son groupe comme une sorte de religion. Ils partageaient tous un même idéal, une même philosophie de vie, une même Vision.
Puisqu'il avait été prévenu quelques temps à l'avance pour lui permettre de rassembler ses proches de confiance, il avait eut l'occasion de réunir certaines questions que pouvaient se poser ceux qui l'accompagnaient quotidiennement. A vrai dire, lui aussi en avait, assez proches de celles confiés par son groupe.

« Merci pour ces éclaircissements Arthur. Nous devrions peut être laisser la parole à ceux qui ont encore des questions. »

Personne ne semblait vouloir se présenter devant l'audience pour faire part de ses interrogations, et un long moment de blanc s'installa sur l'Assemblée, seulement couvert par le brouhaha alentours du campement. Sting prit donc les devants, pensant que c'était finalement son moment pour briller devant l'ensemble des personnes influentes et importantes du groupe. Et puis, c'était surtout l'occasion de lever tout voile sur cette vaste opération dont lui et les autres rescapés de la folie des Erbin faisaient l'objet. Il se leva donc et, dans sa volonté toujours impressionner et paraître le plus charismatique possible, déploya son aura pour accentuer chacun de ses traits tout comme sa posture, pour briller, littéralement, au milieu de cet attroupement.

« Ici. Mon nom est Sting, mais vous devez déjà le savoir, entama-t-il avec un sourire en coin. Premièrement, a-t-on une idée du temps que ce "voyage" va nous prendre ? Si les arches nous permettent de traverser une si longue distance en peu de temps, il nous faut trouver les bonnes, je suppose, celles qui nous emmèneront là où nous le souhaitons. Et puis, il y aussi le déplacement du groupe tout entier. Faire déplacer plusieurs millions de personnes à travers un tel mécanisme, ça ne va pas être de tout repos, n'est-ce pas ? Certains pourraient avoir l'idée de quitter notre compagnie pour tenter leurs chances tout seul.
Ma seconde question pourra paraître un peu étrange puisque vous avez mentionné que nous allions travers un "no man's land", mais étant donné la distance qu'il semble y avoir entre nous et le Haut-Royaume, est-ce que certaines des planètes où nous allons passer seront habitées ? Est-ce qu'elles ressembleront toutes à celle-ci ?
, demanda-t-il avec un léger air de dégout en regardant les alentours. Désertes et absentes de toute vie ?
»
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 10 Fév - 15:54

Léana et Ian s'installèrent dans une tente a l'abri de la lumière non filtrée de la planète, qui donnait a tout un chacun des douloureux coups de soleil, insolations, et tout ce qui ensuite a une exposition trop longue a la lumière naturelle des étoiles de Dune, ou du Soleil terrestre en général. Un léger vent chaud soufflait a travers le camp Terrien, faisant bouger les tentes paisiblement pour certains, et beaucoup trop fort pour ceux qui s'étaient installés dans des zones renfermées, ou le vent s'infiltre rapidement et en ressort tout aussi vite. On entendait la clameur des des gens qui sortaient de leur tentes, déboussolés, confus, ou juste énervés par la situation.

« Et, fin de jeu ! » Cette situation improbable, mais réelle n'avait l'air d'avoir aucun impact sur Léana, qui finissait juste de poser son deux de cœur sur la pile de carte, gagnant pour la cinquième fois de suite. Elle s'allongea sur le lit d'Ian, les bras derrière la tête, en soupirant. «  N'as tu pas marre de perdre encore et encore ? »

Ian se mit a mélanger le paquet de carte. « Ça faisait trop longtemps que j'avais pas joué au sept américain. tu peux pas me... blâmer ? Oui, tu peux pas me blâmer pour ça. »

« On peut jouer a autre chose alors ? » Dit elle en se levant, et s'étirant les jambes et le dos, se tordant dans tous les sens, presque théâtralement. « Quoi que, j'ai envie de bouger. Est-ce que tu veux aller marcher un peu ? »

« Pourquoi pas. Et puis je pourrais te montrer un truc cool au passage. » Les deux adolescents sortirent de leur tente, chacun avec son accessoire dans la main. Léana mit son MP3 dans sa poche, ses écouteurs dans ses oreilles, et Ian prit une plaque de fer a moité rouillée la ou elle n'était pas cabossée dans ses mains.

« Pourquoi est-ce que tu tiens ça ? » Léana leva un sourcil en observant Ian.

«  Regarde. » Ian lança un sourire a Léana, et sa plaque de métal sur la pente. Il sauta ensuite sur sa planche improvisée, qui si mit a glisser sur le sable rapidement. Ian fit le tour du campement, et revient rapidement auprès de Léana, fit un tour autour d'elle et freina d'un coup en plantant le bout de sa planche dans le sable. « Alors ? »

« Pas mal. » Elle sourit, et grimpa sur un générateur électrique qui était planté dans le sol. « A mon tour. » Elle descendit avec grâce du générateur en faisant un salto arrière. « Alors ? »

« Une fois qu'on sera arrivés a cette 'Terre promise', tu m'apprendras a en faire, hein ? »
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeJeu 14 Fév - 15:48

« Enchanté Blackarion, je m’appelle Ulrich Wahlberg. J’ai pas eu la chance de te voir vaincre ce garde, mais j’ai moi-même fait partie de l’attaque du Laboratoire.

Donc Blackarion avait mal visé en pensant qu'il s'agissait d'une des personnes a qui il avait pu venir en aide en affrontant ce garde. Il figurait même parmi ceux qui avaient donné l'assaut sur le laboratoire. Ça ne changeait pas grand chose, au final, puisque cet Ulrich n'avait pas relevé quoique ce soit dans les mots de Black. Sa version tenait donc bien la route.

« Et tu vois, je me suis retrouvé ici avec les victimes. Alors ça fait six jours que j’essaye d’entrer en contact avec les tauliers qui gèrent le campement, j’aimerais bien retrouver ma place parce que j’en ai marre de vivre dans la merde. Tu pourrais certainement m’aider pour les rencontrer ?
-Que...quoi ? Les tauliers ? Oh, vous vou...tu veux parler des gens qui dirigent ? Euh...j'aimerais pouvoir t'aider, affirma Blackarion hésitant, mais je suis plutôt occupé pour le moment. Il faut que euh...que je me charge d'une affaire importante. Et même après ça...je ne suis pas sûr de pouvoir t'aider. »

L'hésitation de Black transpirait dans ses paroles, mais si son interlocuteur n'avait pas réagit lorsqu'il s'était présenté comme celui que l'on surnommait Abaddon, c'est qu'il devait prêter un tant soit peu de confiance au géant. Et puis, si jamais il s'avérait que toute cette histoire aille trop loin, il n'avait aucun doute de sa capacité à prendre ses distances de cet Ulrich Wahlberg. Au pire des cas, si la situation devait dégénérer, ainsi soit-il.

« Mais réjouis-toi ! Tu as participé au sauvetage de la quasi-totalité des gens autour de nous. Tu vis peut-être un mauvais moment maintenant, mais pense à tout ce que ces personnes ont pu vivre pendant des années. La situation va s'arranger, ne t'en fais pas, ajouta Black avec bien plus de confiance dans la voix. »
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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 17 Fév - 14:56

"Luka, ce ne sera pas juste une simple réunion. Ce sera l'occasion pour toi de poser les bases de ton autorité en prouvant que la situation est sous contrôle. Tu devras endormir leurs doutes. Certains contesteront ton autorité, d'autres voudront partir faire bande à part, d'autres encore souhaiteront semer la discorde. Fait-les rentrer dans le rang. A défaut de gagner leurs cœurs, gagne leurs esprits. Ait toujours une longueur d'avance sur eux. "

Ces paroles de Béryl avant la réunion percutèrent en pleine face Luka Erbin à mesure que des voix dissidentes se faisaient entendre. Suite à l'intervention de Sting, d'autres leaders auto-proclamés du camp prirent eux aussi la parole, ne laissant pas la moindre seconde à Luka et aux siens pour y répondre. En l'espace d'un instant, la réunion s'était transformée en réquisitoire contre la folie de ce voyage et de ce ceux qui l'organisaient. Pourtant, Luka Erbin ne perdit pas son calme. Tout était sous contrôle. Aucun de ces visages ne leur était inconnu, pas plus que les mots qui sortaient de leurs bouches.

<<Sting a raison, comment sommes-nous censés fuir avec trois millions et quelques de poids morts ? Nous ne devrions garder que ceux en état de se battre !

-Pourquoi devrions-nous obéir à un gosse ? Vous n'avez même pas l'âge de mon fils et vous vous sentez capable de tous nous diriger ?

-J'occupais un rang supérieur au vôtre dans l'Organisation, de même que plusieurs personnes dans cette assemblée, ne devriez-vous pas leur laisser votre place ?

-Êtes-vous bien légitime pour occuper cette place ? Après tout, c'est votre satanée famille qui nous a charcuté dans ces camps. La moindre des politesses serait de vous excuser ! >>

Le désordre laissa place à la cacophonie. Puis plus rien. Tel un chef d'orchestre face à ses musiciens, Luka Erbin fit taire l'assemblée d'un claquement de main qui propagea une onde sonore à des lieues à la ronde. Un homme d'une vingtaine d'années, debout à droite du jeune Erbin prit la parole avant qu'une voix dissidente n'ose le faire :

<<Je m'appelle Antoine, et laissez-moi mettre les choses au clair : faites encore une scène de ce genre, et nous n'hésiterons pas à vous exclure du groupe. Vous n'avez aucun pouvoir ici, vous pouvez vous plaindre tant que vous le voulez, ce fait ne changera pas. Qui êtes-vous pour tous ces gens au dehors ? Personne. Luka Erbin est leur sauveur. Nous sommes ses soutiens, ses bras armés, spécialement choisis parmi les soutiens d'Aidan Silver. Pensez-vous avoir la moindre chance de survie là-dehors ? Avez-vous seulement conscience de l'ennemi qui nous fait face ? Eolin Revlis va déchaîner sur nous toutes les forces de la Terre. Ces arches, aussi utiles soient-elles, ils peuvent également les emprunter. Si nous n'agissons pas avec calme et réflexion, nous courrons à notre perte.

-Désolé de la violence des mots de mon ami mais il dit vrai, reprit Luka Erbin. Nous avons conscience de la contrainte que représente le déplacement d'un tel groupe. Il est cependant hors de question d'abandonner qui que ce soit, je ne fléchirai pas sur ce point. Nous atteindrons tous le Haut-Royaume, ou aucun ne l'atteindra. Ce pourquoi nous allons adopter une formation un peu particulière. Nous serons divisés en trois groupes. Le groupe principal -que je dirigerai- contiendra la moitié des réfugiés, puis les deux autres se répartiront équitablement le reste. La prochaine planète que nous atteindrons contiendra exceptionnellement trois arches, nous nous séparerons à ce moment là. Néanmoins, les routes que les deux groupes emprunteront seront à la fois parallèles aux nôtres et extrêmement proches. En maintenant un contact régulier, nous pourrons adapter plus facilement notre voyage. Quant aux leaders de ces deux groupes, ils auront pour noms de code Saphir et Émeraude, plus connues sous les noms de Lucy Tenner et Eva Glove. >>

Deux femmes que tout semblait différencier s'avancèrent légèrement. La première, du même âge que Luka Erbin, se pencha légèrement en avant en signe de révérence. Véritable boule d'énergie, elle peinait à tenir sur place. Une démarche un peu lourde, un visage juvénile et une broche accrochée dans des cheveux châtains mi-long, l'ensemble de ces signes distinctifs ne pouvaient désigner que la jeune descendante des Tenners. A ses côtés se tenait une femme dans la trentaine, dépassant Lucy Tenner de presque deux têtes. Ses longs cheveux blonds tombaient sur la blouse blanche de scientifique qui lui faisait office de tenue. Contrairement à sa compère, elle n'adressa qu'une simple salutation verbale au public, conservant ainsi une attitude plus officielle.

<<Parfait mesdames, reprit Luka. Pour reprendre sur l’organisation des groupes, chaque chef de groupe sera assisté de chef de brigade, trois pour mes collègues, six me concernant. Ils seront eux-mêmes assistés par des hommes de confiance de leur choix. Au final, chaque groupe sera subdivisé en une multitude de petites troupes d'un millier de voyageurs. Étant donné que bon nombre d'entre nous avons fait nos armes dans les rangs d'Eolin Revlis, nous connaissons le mode opératoire de nos ennemis. Notre objectif principal jusqu'à l'arrivée au Haut-Royaume sera d'éviter à tout prix la confrontation avec l'Organisation.

-L'Organisation est dangereuse, mais son mode de fonctionnement reste prévisible, poursuivit Antoine. Même s'il existe au bas mot des millions de "routes" différentes au sein de ce No Man's Land, elle enverra une petite équipe dans chaque chemin. Si notre objectif est la fuite, le leur est d'obtenir notre localisation le plus vite possible. A la seconde où ils sauront où nous sommes, la partie sera terminée, ils enverront leurs gros bonnet pour régler notre compte. Je ne sais pas vous, mais moi je préfère mettre un maximum de distance possible avec des Braid, Léa, Néro, Ethan Loyard ou des Standfields.

-Idéalement, il faudrait éviter tout contact avec des équipes de l'Organisation. Néanmoins, si l'une d'entre elles nous repèrent, il sera alors vitale de l'éliminer. Voilà pourquoi les groupes les plus exposés seront ceux qui devront rester en arrière du cortège. Ce seront ceux qui feront face aux plus grand dangers. Mais l'Organisation ne sera pas notre seul sujet de préoccupation. Nous devrons aussi survivre dans des environnements inconnus, face à la nature et ses habitants. Nos rations se survie ne sont également pas illimitées, loin de là. Le ravitaillement en eau potable ne posera pas de problème avec autant de porteurs d'eau dans nos rangs. La nourriture par contre est en nombre limitée. Nos stocks iront en priorité vers les plus faibles du groupe. Cela a été une décision difficile à prendre, mais dès notre départ de US65, tous ceux capables d'utiliser leur énergie devront désormais se subvenir par eux-mêmes. >>

Nouvelle vague d'indignation au sein de l'assemblée. Chacun comprenait parfaitement où le jeune Erbin voulait en venir. Utiliser de l'énergie pour maintenir un état de santé stable était à portée de main de n'importe quel néophyte. En augmentant sa consommation quotidienne en énergie pour l'entretien du corps, il était possible de se passer de nourriture. Du moins en théorie. S'il est vrai que les guerriers céléstiens pouvaient passer des mois sans manger lors de partie de chasse en dehors de leurs Districts, ils ne pouvaient se passer d'un bon repas une fois rentré au bercail. Un héritage culturel qui se diffusa largement parmi les Grandes Familles ainsi que dans l'Organisation. Ainsi, pour tout bon terrien qui se respecte, l'acte de manger en soi n'était pas vitale, mais relevait d'un impératif social. Manger était devenu aussi naturel pour eux que de respirer.

<<Je comprends tout à fait votre mécontentement, il est tout à fait naturel. Moi même je sais apprécier un bon repas. Cela dit, comme vous le savez tous, cela reste un choix pour nous. Ce n'est pas le cas de tous ceux pour qui la simple notion d'énergie est obscure. Deux exceptions seront néanmoins admises. Tout d'abord pour les chasseurs, c'est-à-dire ceux qui accepteront d'utiliser leurs compétences pour regarnir nos réserves, mais aussi les protecteurs. Autrement dit ceux dont le rôle sera de défendre en fin de cortège le groupe entier. Ceux là pourront manger normalement.

-C'est honteux ! Hurla un vieillard au second rang. Vous comptez nous contrôler par la faim ! "Obéissez sagement et vous pourrez manger. " N'est-ce pas là ce que vous essayez de dire ?

-C'est très exactement le message que l'on essaie de faire passer depuis quelques minutes, répondit du tac au tac Arthur avec un grand sourire. Travaillez dur et vous serez récompensés, ne faites rien et vous devrez jeûner jusqu'à destination. C'est aussi simple que ça. Pour revenir à un sujet plus important, hormis les dangers de la nature, nous rencontrerons aussi d'autres formes de vie intelligentes. Des "extraterrestres", des non-humains. Privilégiez la communication à l'affrontement. Qui sait, nous pourrions même obtenir de nouveaux alliés en route pour combattre l'Organisation. Rester entre humains peut sembler plus facile, cela ne facilitera pas votre intégration au sein du Haut-Royaume, qui n'est, au passage, pas un royaume purement humain mais une terre où vivent de nombreuses espèces. Alors autant vous habituer dès maintenant.

-Nous nous soucierons de cet éden une fois que nous y serons, coupa sèchement le premier homme à être intervenu après Sting. J'ai bien compris la politique de la maison : on ne laisse personne derrière. Personne ? Pas même tous ces boulets bourrés de Commandements ? Qu'est-on censé faire quand un membre de l'Organisation leur ordonnera d'obéir et qu'ils n'auront d'autre choix que de s’exécuter ? On devra porter à bout de bras des millions de civils ?

-C'est la raison pour laquelle nous sommes restés presque une semaine sur cette planète, répondit Luka Erbin. Pour évaluer l'état générale de chacun et commencer à leur apprendre les bases pour s'émanciper de leurs Commandements.

-Leur apprendre les bases ? Il faut des mois, parfois des années pour se débarrasser de certains d'entre eux, nous n'avons pas ce temps. Vous n'avez pas manqué de nous le rappeler. C'est une course contre la montre avec les troupes d'Eolin !

-Ne sous-estimez pas la force de ces gens ! Tout comme vous, ils ont vécu dans ces laboratoires et subi des tests atroces. Ils ont des prédispositions à survivre qu'un terrien ordinaire n'a pas. Miser sur eux, c'est miser sur l'avenir. Chaque civil que nous libérerons sera un potentiel combattant supplémentaire. Pour réussir l'exploit d'arriver tous ensemble jusqu'au Haut-Royaume, nous devrons tous donner le meilleur de nous-mêmes. Chaque action compte. Travaillez dur, et nos efforts à tous seront récompensés ! >>

Le pari était risqué : réunir toutes les figures contestataires en un même endroit et les faire participer à un débat. Ne pas parvenir à contrôler la foule aurait signifié l'implosion du groupe avant même son départ. Néanmoins, ce fut une victoire éclatante de Luka Erbin, ou plutôt du véritable cerveau de l'opération, son ami Arthur. En répondant efficacement et rapidement à toutes les questions de ses détracteurs, ils avaient prouvé aux yeux des personnes d'influence que Luka Erbin avait les épaules assez large pour les diriger. Si la majorité des survivants du laboratoire était perdue dans cet univers inconnu, le jeune Erbin et ses soutiens donnaient l'impression de contrôler la situation. Ainsi, ils répondirent à chacune des questions posées, non sans soulever quelques protestations épisodiques. Ce n'est qu'après quelques heures que le débat fut achevé, laissant à chacun le soin de diffuser au plus grand nombre les directives d'en haut. D'ici une poignée d'heures, tout au plus, ils emprunteraient tous pour la première fois cette étrange arche, direction l'aventure.
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Ulrich Wahlberg

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeMer 20 Fév - 21:44

— Que...quoi ? Les tauliers ? Oh, vous vou...tu veux parler des gens qui dirigent ? Euh...j'aimerais pouvoir t'aider, mais je suis plutôt occupé pour le moment. Il faut que euh...que je me charge d'une affaire importante. Et même après ça...je ne suis pas sûr de pouvoir t'aider.

Ulrich resta sans voix devant cette réponse. Qu’est-ce qui n’allait pas chez cet homme ? Pourquoi semblait-il si peu sûr de ce qu’il affirmait ? Ulrich n’avait pas l’impression d’avoir posé une question particulièrement délicate. Alors qu’il cherchait quoi dire après cette étrange réponse, Blackarion ajouta :

— Mais réjouis-toi ! Tu as participé au sauvetage de la quasi-totalité des gens autour de nous. Tu vis peut-être un mauvais moment maintenant, mais pense à tout ce que ces personnes ont pu vivre pendant des années. La situation va s'arranger, ne t'en fais pas.

Ulrich fixa longuement son interlocuteur, fronçant les sourcils. Il n’avait pas participé à ce sauvetage, il n’avait aidé aucune personne sur ce camp. Bien au contraire, il avait reconnu çà et là un ou deux types qu’il avait envoyé lui-même dans ces laboratoires. Et il devait se réjouir, se réjouir que ces inconnus soient en vie ? La situation va s’arranger ? Mais pour qui le prenait-il, un garçon en détresse qui recherche ses parents désespérément ?
« J’en ai rien à foutre de ces connards tout ce que je veux c’est… »

Ces mots ne sortirent jamais de son esprit. Ulrich réfléchit quelques secondes et réalisa que c’était effectivement de cette manière qu’il devait apparaître face à ce géant. Il agissait comme un enfant apeuré, à la recherche d’un endroit où s’abriter. Cette pensée lui infligea un coup direct à son amour-propre. Il baissa la tête et se perdit dans ses pensées, l’air concerné. Il n’avait rien fait depuis qu’ils étaient arrivés sur Dune, il n’avait fait que subir cette situation sans se donner la chance de gravir lui-même les quelques classes sociales qui s’étaient déjà créées. Et le voilà, demander de l’aide au premier venu qui paraissait un tant soit peu concerné par l’Organisation.
Ce Blackarion, ce colosse a l’air d’imbécile, son discours n’avait aucune chance d’atteindre Ulrich, et pourtant, d’une manière ou d’une autre, il en était venu à se remettre en question.

Lorsqu’il releva la tête un sourire en coin, Ulrich tomba face au regard du géant, dans lequel semblait scintiller une étincelle de défi, comme s’il était prêt à lui sauter dessus au moindre geste agressif. Il en fut plus que surpris, et désireux de ne pas avoir à se battre avec cet étrange personnage, Ulrich décida de mettre fin à cette discussion qui n’avait jamais réussi à s’extirper de son malaise.

— Merci mon grand, lança Ulrich d’un ton amical, posant sa main fermement sur le bras de Blackarion, tu m’as bien aidé.

Ulrich fit volte-face, et leva le bras en l’air pour saluer son nouvel ami, si tant est qu’il le revoit un jour.

— Au plaisir de te revoir !
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Ivan Barghest

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeDim 24 Fév - 2:14

Les rayons l'attaquèrent aux yeux comme s'il voyait un soleil pour la première fois. Tirant l'épaisse toile kaki de la tente médicale, le cobaye dut baisser la tête vers le sol, fuir la lumière comme une chauve-souris, le temps que ses pupilles ne s'accommodent à ce nouvel environnement. Et il ne fallut pas longtemps, car ses yeux portaient, comme le reste de son corps, une arme que l’on craignait pour ses capacités mimétiques. Elles se révélaient d'une redoutable adaptabilité. L'inspection, le charabia de l'infirmière, et toute cette fausse empathie qu'elle lui avait offert, avec ses yeux bleus et froids d'indifférence…

Tout cela avait fatigué l'esprit du non-être. On venait de lui apprendre que sa vie n'avait été qu'un rêve, au mieux une simulation. Qui était-il réellement ? La merde de ce monde, prête à servir à tout, pour citer ce film qu'il aimait tant. Mais ce film avait-il au moins existé ? Les pas hasardeux d'Ivan suivaient le flot de ses pensées : incohérentes et ininterrompues. Un mélange avili de pseudo-souvenirs, de flashs abscons de murs blancs et de tables d’opération ensanglantées, d'une douleur contenue qu’il ne saurait hurler. L'angoisse despotique hissait son drapeau noir, le plantant fièrement dans le néocortex mis à vif de cet anonyme, inconnu à lui-même plus encore qu'aux étrangers.

Ses pieds étaient nus, car Ivan avait oublié les reliques lui servant de chaussures, et le sable orangé le brûlait, attaquait ses membres en semblant les mordre. Quelques enjambées dans cet environnement de western extraterrestre, avec ces milliers de tentes et de hères aux airs tantôt hagards, tantôt pétris d’incompréhension, avaient suffit à lui donner la désagréable sensation que son sang se mêlait aux grains amoncelés, à chaque nouveau pas. Pourtant, le cyborg ne saignait pas. Il souffrait de blessures plus profondes que n'importe quelle entaille, plus douloureuse aussi, et plus difficile encore à soigner que cette plaie que l'on avait au palet, et qu'il fallait arrêter de lécher pour voir se refermer enfin. Ici aussi, la tâche semblait impossible. Au gré de ses égarements réfléchis, de ses problèmes insolubles qui ne relevaient que de la psychée qu'on lui avait insufflée, le torturé en venait à se dire que ces expérimentations n'avaient jamais été que sa porte de sortie, celle d'un éveil longtemps appelé, et dont son âme nourrissait l'espoir inconscient.

Il savait pourtant que beaucoup de ses pensées, de ces élans irrésistibles qui savaient souvent emporter les plus abruptes rochers, n'étaient ni saines, ni siennes. La doctoresse les avait nommées “commandements”, et Ivan Barghest - si c'était vraiment son nom - ne serait libre qu'une fois débarrassé de ces chaînes. Au loin se tenait un rassemblement populaire, tantôt transi de huées indignées, et tantôt acclamant l'orateur, et ces deux dispositions seulement par pur et médiocre instinct grégaire. Erbin était le berger et eux les moutons. Au milieu de ce drame, les âmes perdues comme l'était celle d’Ivan n'avaient d'autres options que la mort certaine, ou la lutte contre ce qui les affligeait et faisait d'eux des fardaux. Lui ne s'accrochait plus qu'à son instinct de préservation primitif et insensé, et le choix n'en était que plus simple : il se battrait.
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Luka Erbin

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeMer 27 Fév - 18:13

Attaché solidement sur une table d'opération, il retint un cri de douleur lorsqu'une batterie de produits lui fut injectée. Son corps entier se déforma, se rétractant misérablement sur lui-même. Le parasite niché en lui réagit lui aussi en déployant ses épines à travers sa colonne vertébrale, charcutant son corps de l'intérieur. Malheureusement, aucune mort indulgente ne lui fut accordée. Son degré de régénération le maintint artificiellement en vie plusieurs secondes. Ce n'est que lorsque sa dernière once d'énergie fut asséchée qu'il mourut enfin, dévoré par la jeune abomination qui avait élu domicile en lui. Luka Erbin ne connaissait pas le nom de cet homme mort sur la table d'opération. Pourtant ces souvenirs le hantaient. Pire, il les vivait comme s'ils étaient siens. Ses souvenirs, mais aussi ceux de milliers d'inconnus. A tour de rôle, les défunts semblaient se relayer dans une ronde funèbre pour accompagner ses songes. Malgré tout, ces expériences n'étaient pas la partie la plus déplaisante de ses cauchemars. "Ces souvenirs ne sont pas miens". Avec le temps, le jeune Erbin avait appris à mettre une distance entre lui et ces fantômes du passé, à relativiser. Mais face à ses fins de rêves, il était impuissant.

Aucune gymnastique intellectuelle ne pouvait lui permettre de garder son calme dans cette situation. Comme il le craignait, son rêve prenait fin. L'absence totale de lumière et de son le plongea dans un état de transe. Un froid intense entoura tout son être, brûlant la surface de sa peau. Impulsivement, il essaya de crier et ouvrit la bouche... rien. Aucun son dans ses oreilles. La panique gagnait progressivement Luka Erbin qui savait très exactement ce qui l'attendait. L'univers autour de lui, jusqu'ici obscure et inquiétant, s'illumina d'une infinité d'infimes lumières. Au milieu de celles-ci, une boule noir immense surmontée d'un halo blanc absorbait tout objet l'approchant. En l'espace d'un battement de cœur, son volume doubla, menaçant de dévorer le jeune homme. Celui-ci cessa de réfléchir. Tout ça le dépassait complétement. Il ne pouvait mettre de mots sur ce qu'il ressentait. Sa peur s'était muée en terreur à mesure que l'orbe se rapprochait de lui. Puis plus rien. Plus aucune émotions ne l'habitait, comme si son esprit tentait à sa façon de conserver un simili de calme. Un voile blanc déposa un baiser brûlant sur son visage, réveillant de force le jeune Erbin.

Le réveil fut à la fois brutal et libérateur. Sans se soucier du lieu où il pouvait bien être, il retira méthodiquement son costume, le plia soigneusement puis inspecta le bandage blanc qui recouvrait son bras gauche du haut de l’épaule aux bouts de ses doigts. Comme il s'y attendait, une partie du bandage s'était défait sur son auriculaire et une marque étrange se mouvait sur son petit doigt. Pris de panique à l'idée de revivre ce cauchemar, Luka rétablit le bandage sur la zone non couverte, vérifia à nouveau deux fois l'état de son bras gauche puis décida de se rhabiller. Ce n'est qu'une fois rassuré que son costume était bien mis qu'il observa l'environnement autour de lui : des forêts de conifères à perte d'horizon. Rien à voir avec l'environnement désertique de Dune US65. Luka Erbin en vint rapidement à la conclusion qu'il était sur une autre planète. Se pourrait-il qu'il ait somnambulé durant sa phase de sommeil ? Après un profond soupir, il accepta sa situation, un sourire gêné inscrit sur son visage. Voilà seulement quelques jours qu'il avait été assigné à sa position de leader, et il avait déjà trouvé le moyen de déserter son poste.

En voyant les arbres jaunâtres resserrés les uns contre les autres, Luka se rappela de ce que son ami Arthur lui avait dit la veille : "La prochaine planète que nous allons visiter ne devrait pas poser de problème. Lors d'une précédente escarmouche spatiale, des sous-munitions nucléaires ont dévasté la surface de Pern US68 et de nombreuses autres planètes habitées environnantes. Depuis plusieurs décennies, Pern US68 est à nouveau classée dans les petits dossiers du Haut-Royaume comme une planète habitable. Lors de ma démonstration de l'arche, j'irai quand même vérifier la qualité de l'air, simple mesure de sécurité. Selon mon expérience, la végétation doit désormais recouvrir la planète. Même sans intervention d'une quelconque forme de vie, de nombreuses espèces peuvent repousser après des désastres nucléaires. Comme par exemple les ginkgos, aussi appelé l'arbre aux mille écus du fait de sa couleur jaune doré en automne ayant comme un tapis d’or à leurs pieds. Ça serait un beau spectacle pour le groupe, de quoi remonter un peu le morale des plus touchés par les expériences terriennes. "

Dans le mille. La nature avait bel et bien repris ses droits sur Pern US68. Encore une fois, Luka Erbin était impressionné par les connaissances de son ami. Comment pouvait-il tout deviner de la sorte ? Il le lui demanderait un jour ou l'autre. Le jeune homme décida par la suite d'entamer l'exploration des lieux, dans l'espoir de tomber par chance sur l'arche qui l'y avait transporté. Après seulement une dizaine de minutes de marche rapide, il tomba sur une zone différente des autres. Par chance ou par malchance, Luka Erbin était tombé sur une zone parfaitement dissimulée. Un chef d'oeuvre architectural troglodyte s'étendait en dessous de lui. Des dizaines de milliers de demeures étaient creusées dans la roche, telle une fourmilière géante, laissant présager l'immensité du réseau sous-terrain. Hélas pour Luka, des autochtones l'encerclèrent rapidement, surgissant de toutes les directions. Tous affublés de masques étranges et de capes de fortune dissimulant leurs corps, ils pointèrent leurs armes dans sa direction. Luka Erbin était fait comme un rat.
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Ulrich Wahlberg

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeLun 8 Avr - 23:29

Peu après cette étrange discussion qu’il avait entretenue avec Blackarion, Ulrich se dirigea vers les cantine et attendit patiemment qu’on lui serve son plat. Il prit l’assiette sans réellement chercher à comprendre ce qui se trouvait dedans, et s’installa sur l’une des nombreuses tables, pleinement exposées sous les Soleils. S’il était décidé à changer sa façon d’agir dans ce nouvel environnement, il ne comptait pas s’y prendre le ventre vide. Alors qu’il engloutissait la bouillie qui lui servait de repas, un homme au loin, se tenant fièrement sur une caisse en bois usée, attira son attention. Autour de lui s’était amoncelée une foule de quelques dizaines de personnes, l’écoutant déblatérer quelque chose d’inintelligible à la distance à laquelle se tenait Ulrich.
Cet homme ne représentait certainement rien avant tous ces événements, les blessures en cours de cicatrisation facturant son torse indiquant qu’il était très probablement un sujet test des Laboratoires. Et pourtant, il se trouvait dans cette position, écouté par quelques esprits perdus, cherchant en cette figure un guide ou quelque autre sauveur qui saura leur venir au secours.
Ulrich épiait au loin cette situation, d’un air dédaigneux, sûr de l’idiotie du discours de cet orateur de pacotille. Il se leva néanmoins, laissant à moitié pleine la gamelle sur sa table, et se dirigea vers cette scène intrigante. Derrière lui, un adolescent en piteux état, affamé, se jeta sur le reste de nourriture qu’il avait laissé.
Il se rapprocha encore de quelques pas, jusqu’à parvenir à discerner les mots que prononçait cet homme.

— … inadmissible. Nous ! Nous représentons le peuple et il est de notre droit de pouvoir nous exprimer ! Après ce que nous avons subi, après toutes ces années de mensonges, de tromperies, ces gens-là essayent de nous faire croire qu’ils sont là pour nous aider mais ne semblent pas bien différents de ces tyrans qu'ils nous décrivent sur Terre. Ils prendront leurs décisions seuls, entre élites, et se garderont bien de prendre en compte l’avis du petit peuple, l’avis des gens auxquels ils apportent si peu d’importance ! Cette réunion est un énième canular, tentant de nous faire croire que nous serons représentés par les chefs factices qui se sont élevés au sein de notre camp, mais il ne s’agit là que de marionnettes d’Erbin, de simples pantins qui ne…

Une réunion ? Ulrich ne prenait plus la peine d’écouter ce que pouvait dire cet homme s’égosillant pour se faire entendre du plus grand nombre. Cet événement réunirait certainement les personnages les plus importants qui se trouvaient sur Dune, mais quelle serait son envergure ? Quand aurait-elle lieu, et où ? Alors que parmi la foule, quelques énergumènes lançaient de sauvages cris d’approbation pour montrer leur soutien à l’orateur, Ulrich s’apprêtait à hausser la voix pour interpeller l’homme sur la caisse, en quête de réponses.
Mais une voix féminine derrière lui attira son attention. «Ulrich Wahlberg ? ». Interloqué, il se retourna et fit face à une jeune femme, haute comme trois pommes et ne dépassant pas le mètre cinquante. Ses cheveux noirs camouflaient partiellement son visage juvénile extrêmement pâle, quoique quelque peu rougit par la puissante lumière naturelle de cette planète hostile. Il n’avait pas la certitude qu’elle ait atteint l’âge adulte, pourtant, son regard était dur et extrêmement froid. Nonchalamment, elle tendit une enveloppe de son minuscule bras. A peine Ulrich eut-il saisit le morceau de papier dans sa main, l’adolescente partit sans dire un mot de plus. Il cria alors pour la retenir.

— Oh ! Attend une seconde, qu’est-ce que c’est ? questionna-t-il sèchement.

L’inconnue s’arrêta, et elle poussa un long soupir d’agacement qui s’entendit étonnement bien malgré le brouhaha environnant. Elle répondit sans même se retourner.

— Tu n’as qu’à ouvrir l’enveloppe, c’est une invitation pour la réunion qui aura lieu demain. Au revoir.
— Mais, comment ça ? Vous saviez qui j’étais, vous connaissiez mon statut et vous m’avez laissé moisir dans cette merde pendant une semaine ?!

A cela, il n’eut pour réponse qu’un second soupir, long, qui s’éteignit à mesure que l’enfant s’éloignait, n’ayant même pas daigné se retourner.

***

Haut perchés sur leur estrade, les dirigeants faisaient face à un immense public dissipé, impatient d’entendre le discours de celui qui était devenu leur chef. Navigant dans la mer tumultueuse que représentait cette foule, Ulrich n’avait qu’un seul objectif : retrouver son frère qu’il avait aperçu quelques jours auparavant. Jouant des coudes et s’attirant de nombreux regards noirs, il ne prêtait aucune attention aux gens autour de lui, écrabouillant occasionnellement de malheureux orteils. Soudainement, la cacophonie s’estompa pour laisser place à une unique voix, celle de Luka Erbin. Ulrich n’y prêt pas attention au premier abord, profitant du calme qui s’installa pour se mouvoir plus aisément. Levant haut le menton, et pivotant sa tête de droite à gauche, le désespoir le gagna lorsqu’il observa les dizaines de milliers de personnes autour de lui. Tout en continuant de chercher son frère du regard, la voix de Luka attira son attention, et il réalisa qu’il serait peut-être plus sage d’écouter ce que celui-ci avait à dire, afin de connaître la suite des événements.
Il cessa donc ses recherches, et se posta droit face à l’orateur.

De longues heures s’écoulèrent, le public et les dirigeants interagissaient calmement, quoique le débat semblait quelque fois s’animer. Ulrich resta silencieux, écoutant d’une oreille attentive toutes les informations qu’il pouvait glaner. Si les informations qu’il entendait ne lui plaisait pas toujours, il acceptait la situation et n’objectait pas, comprenant bien que Luka et ses acolytes avaient déjà une idée fixe de leurs plans et n’avaient aucune intention de les modifier. Ce débat, bien qu’on lui donna cette appellation, ressemblait plus à une réunion d’informations qu’à un réel débat.
Cette réunion prit alors fin, et Ulrich en avait oublié son objectif initial. Toutes ces informations lui avaient donné beaucoup à réfléchir. De plus, si les patrons de cette organisation connaissaient son existence et son identité, nul doute qu’ils l’enverraient combattre dans le groupe le plus exposé. Il faisait partie du haut du panier, de ceux qui possédaient ce talent et cette expérience pour le combat. Sans le réaliser pleinement, il savait que sa vie serait menacée dans les jours et semaines à venir.

Comme toute l’assemblée, Ulrich s’éloigna de l’arche autour de laquelle eut lieu la réunion. Alors que la foule se dispersait de façon chaotique, il abandonna l’idée de retrouver Erik tant la tâche devenait ardue. Il s’en alla donc de son côté, et s’installa sur une dune à quelques centaines de mètres d’ici, isolé de toute l’agitation. Il s’assit et contempla l’immense étendue de sable qui se présentait devant lui, semblant brûler sous les soleils, l’horizon semblant se mouvoir à cause de la chaleur se dégageant du sable. Il songea à cet endroit une bonne vingtaine de minutes, il tenait à profiter du calme avant que les opérations ne débutent.

Alors qu’il se perdait dans ses pensées, une voix dans son dos le surprit, une voix qu’il mit quelques secondes à reconnaître. La jeune fille qui était venu lui remettre l’invitation était certainement revenu lui donner les indications pour la suite.

— Ulrich Wahlberg, lança-t-elle d’un ton monotone, quelqu’un veut vous parler.

Intrigué, les sourcils d’Ulrich se froncèrent naturellement. Il posa une main au sol et se retourna. Une douzaine de mettre derrière se tenait son frère Erik, les mains dans les poches, le regard sombre.

— Bon, grommela la jeune fille, j’ai pas que ça à faire alors je vous laisse.

Sans même lui prêter attention, Ulrich se releva et marmonna à peine un « ouais » en guise de réponse. Un léger sourire se dessina sur son visage, et disparut aussitôt lorsqu’il remarqua le visage grave qu’arborait Erik. Alors que l’enfant s’éloignait, lui se rapprochait d’un pas lent de son frère, le bruit du sable grattant à chacun de ses pas. Il le cherchait depuis maintenant plusieurs jours, mais maintenant qu’il se trouvait devant lui, Ulrich ne trouvait pas les mots. Alors il s’arrêta devant lui, sans dire un mot. Suite à de longues minutes de silence, Erik ouvrit la discussion.

— Depuis qu’on est arrivé ici, j’ai tout fait pour pouvoir te retrouver, mais tu te doutes ça n’a pas été simple. Cette jeune fille possède une sorte de radar, un pouvoir de reconnaissance.

Erik marqua une longue pause, et les deux hommes se tenaient l’un devant l’autre sans rien n’avoir à se dire. Après tout, ils ne s’étaient pas vu depuis de nombreuses années, depuis ce soir-là.

— Qu’est-ce que c’est que tout ce bordel ? lâcha Ulrich, comment est-ce qu’on en est arrivés là, j’aimerais que tu m’expliques parce que là j’y comprends rien.

Erik, au courant des faits concernant Luka Erbin sur Terre, lui raconta tout ce qu’il savait sur le sujet. Comment il en était venu à libérer ce laboratoire, et comment Aidan Silver avait réussis à mener à orchestrer la mission Odyssée. Il lui donna le plus de détails concernant la situation dans laquelle ils se trouvaient, les moyens mis en place par Eolin pour les retrouver, ainsi que la tournure que pourraient prendre les événements à venir. Plusieurs dizaines de minutes s’écoulèrent sans qu’Erik ne cesse de parler, prenant le temps de donner un maximum d’informations à son frère. Lorsqu’il eut enfin fini, le silence demeura de nouveau, il fallait un certain temps à Ulrich pour emmagasiner toutes ces informations. Les sourcils froncés, la mine sérieuse, il hochait lentement la tête et réfléchissait longuement à toute cette épopée. Alors il prit une grande inspiration, l’heure était venue aux questions.

— Est-ce que tu as été missionné pour participer à cette grande libération, ou bien tu as agi de ton propre gré ?

Erik soupira lourdement, et leva la tête au ciel, fixant le ciel d’un bleu profond, il se mordit les lèvres et déglutit. Il mit un certain temps avant de murmurer une réponse à peine audible, sans oser regarder son frère dans les yeux.

— Je n’ai pas réellement eu le choix.
— Ça n’arrange rien à notre situation familiale, ironisa Ulrich en souriant faussement.

Ulrich pivota de cent-quatre vingt degrés, et s’assis en se laissant lourdement tomber dans le sable, les jambes croisées, sur lesquelles il reposa ses coudes. Son frère, le rejoint doucement et se positionna à côté de lui. Tous deux contemplèrent le magnifique paysage qui s’étendait devant eux. Aucun ne pipa mot pendant de longs instants, profitant d’un moment de calme qu’ils n’avaient pas pu partager depuis tant d’années. Ils restèrent ici jusqu’aux couchers de soleil, glissant quelques mots de temps à autre. Les retrouvailles furent extrêmement silencieuses, exactement comme Ulrich les imaginaient.
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Black

Black



Personnage
Affiliation: Rescapé
Talent: Morph

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MessageSujet: Re: Dune US65 (Premier monde)    Dune US65 (Premier monde)  Icon_minitimeJeu 16 Mai - 14:19

Depuis son réveil lorsque l'un des deux soleils de la planète US65 était à son zénith, Blackarion avait erré dans les allées du campement gigantesque où il avait atterri sans encore bien comprendre comment. Loin de s'en préoccuper plus que ça, il se laissait aller au grès du vent, ou plutôt de ses jambes, qui ne l'emmenaient vers aucune destination précise. L'esprit littéralement engloutit sous des litres et litres de substances enivrantes produites par son cerveau, il n'avait que faire de vagabonder sans but, ne cherchait aucune explication aux dernières minutes ou heures qui venaient de se passer. Il pouvait marcher librement dans un complexe titanesque et sans fin apparente, et personne ne semblait pouvoir lui dire de faire autrement. Si, quelqu'un. Ou plutôt quelque chose : son ventre. La seule autre sensation qui subsistait depuis qu'il marchait sans but après qu'il ait rencontré cet Ulrich. Une faim gargantuesque, comme s'il n'avait pas mangé depuis des mois...non, des années ! Mais Black n'avait pas écouté son instinct, quand bien même il savait qu'une cantine lui avait été indiquée, ou qu'il pouvait très bien la repérer grâce à son odorat. Du moins, il ne l'avait pas fait les premières heures. Ou étaient-ce des jours ? Peut-être des minutes ? Impossible de savoir, le temps et l'espace étaient des concepts bien trop complexes pour son esprit. Et puis, il n'en avait que faire. La sensation n'était pas si puissante que ça, il pouvait l'oublier assez simplement en pensant à autre chose. Et puis, ce qui lui importait, c'était de profiter de cette liberté, peu importe l'explication derrière sa soudaineté ou le pourquoi du comment il se sentait ainsi.
Ce n'est que lorsque la lumière commença à diminuer qu'il sortit un tant soi peu de sa transe. La faim était désormais omniprésente, et prenait peu à peu le pas sur tout le reste. Bientôt, elle guida chacune de ses actions, et Blackarion se dirigea machinalement là où on son odorat lui disait, non, lui dictait d'aller. De la même manière qu'il avait ignoré ce qui l'entourait jusqu'ici, il ne prêta pas attention aux personnes réunies sous l'immense assemblage de tentes qui abritait la cantine. Il ne remarqua pas les dizaines d'yeux tournés dans sa direction alors qu'il emporta avec lui une bâche bien trop basse pour qu'il puisse se déplacer normalement.

« Eh ! Eh ! EH !!! Arrête ! Arrête imbécile !, beugla une femme qui n'avait presque rien de féminin.  Tu vois pas que t'es en train de tout péter...putain mais t'es complètement défoncé ou quoi ?! »

Mais Black ne s'arrêta pas pour autant, continuant sa marche destructrice, bien qu'inconsciente, en direction de l'endroit où l'on servait la nourriture. Si les mots n'eurent aucun effet sur lui, le contact ferme d'une main qui se referma autour de son avant-bras le sorti littéralement de ses pensées, ou plutôt de son absence de pensées. Ce soudain retour à la réalité le stoppa dans ses mouvements et il resta ainsi bloqué pendant de longues secondes dérangeantes. La femme à ses côtés affichait un regard meurtrier, attendant une quelconque explication du géant qui avait littéralement creusé son chemin à travers les trois premières tentes. Une chance qu'elle ait été de ce côté de la cantine lorsque cet hurluberlu avait fait son entrée.

« C'est quoi le problème, hein ? T'es tellement grand que le sang arrive pas jusqu'à ton cerveau ? Ou alors t'es un de ces drogués qui arrivent pas à joindre les deux bouts et préfèrent être défoncés H vingt-quatre pour tout oublier ? Bon...peu importe, tu vas m'aider ! Et arrêtes de planer si tu veux pas que je te foutes mon poing dans le nez...ou plutôt dans les côtes, éructa la femme avant de partir dans un rire gras. »

Sans rien dire, Blackarion se laissa conduire quelques mètres en arrière et se saisit de la bâche que lui tendait celle qui venait de le réprimander. Il l'aida ensuite à réparer les dégâts qu'il avait fait, tentant tant bien que mal de suivre les instructions que la femme hurlait pour qu'il entende. Après un travail fastidieux, la toile de la première tente fut recousue au mieux et les deux autres furent replacées. Ce fâcheux épisode derrière eux, la femme, qui s'avérait servir d'intendante à cette gigantesque cantine, invita Blackarion à venir "manger un bout".  

***

Le ventre plus ou moins rempli - quand bien même la faim ne l'avait pas quitté - Blackarion se retrouva à errer de nouveau dans le camp. Lorsqu'il mangeait, il avait entendu d'une oreille distraite qu'une réunion ou un rassemblement s'organisait au milieu dudit camp, et, un tant soit peu intrigué et n'ayant rien d'autre à faire puisqu'il n'avait pas pu se resservir à la cantine, il avait cherché à trouver cette assemblée. Il se fichait du but de ce regroupement, ou d'y être présent, il cherchait simplement un moyen de passer le temps maintenant que l'euphorie commençait à descendre. Ceci étant dit, et malgré toute sa bonne volonté, Black ne trouva jamais la "place centrale" dont avait parlé les personnes à la cantine. Il s'était vite retrouvé à errer de nouveau dans le camp, avec un objectif plus ou moins précis cette fois-ci, mais sans direction exacte. Sans qu'il ne puisse se l'expliquer, il avait terminé à l'une des extrémités dudit camp, là où les tentes et autres baraquements finissaient. Alors il fut pour la première fois depuis son réveil frappé par le fait que cette planète inconnue sur laquelle il se trouvait malgré lui était désertique.
Depuis qu'il avait quitté la tente médicale où il avait passé les sept derniers jours sur un assemblage de brancards, il avait marché sur un mélange de sable et de terre sèche. Mais ce n'était que maintenant qu'il s'en rendait compte, alors qu'il voyait une vaste plaine désertique sous ses yeux, et de nombreuses dunes se profiler sur sa droite. Ces immenses étendues accentuèrent son sentiment de liberté, et, sans qu'il ne le veuille réellement, Blackarion se retrouva à courir dans tous les sens. Bientôt, il libéra son pouvoir pour s'entourer de flammes vives et colorées, et décupla sa vitesse. Il alla même jusqu'à se propulser dans les airs par moment, décrivant de larges arcs maladroits, se laissant ensuite tomber lourdement sur le sol pour repartir de plus belle. Malgré son imposante carrure et son apparence plus ou moins sinistre, la scène faisait penser à un enfant doté d'une maîtrise respectable de ses capacités et s'amusant à démontrer ses capacités. Il continua quelques quinze minutes à se laisser aller, libérant son énergie sans mesure aucune, usant et abusant de ses pouvoirs.
Puis, soudainement, l'exact opposé de tout ce qu'il avait pu connaître comme sensation depuis qu'il avait ouvert les yeux le frappa de plein fouet. La panique, le doute, la peur, le remord. Tant d'émotions négatives qui envahirent son esprit. La surdose de calmant qu'il avait dans le corps devait s'être effacée, ou alors cette surconsommation d'énergie avait accéléré cette rechute. Alors en plein vol, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du vol, il se stoppa net dans sa montée pour retomber en piquet. Mais contrairement aux fois où il l'avait fait exprès pour se procurer de l'adrénaline, cette fois-ci la chute n'était pas maîtrisée. Il tombait à toute vitesse, incapable de ralentir, incapable de placer son corps de façon à atténuer le choc qui allait venir. Blackarion s'écrasa lamentablement sur le sable, qui formait heureusement une surface relativement molle. Il resta allongé à plat ventre durant de longues secondes, incapable de reprendre son souffle. Au prix d'un effort surhumain - même pour quelqu'un de sa carrure -, il parvint à se retourner sur le dos. Alors il prit une grande inspiration, comme quelqu'un remontant finalement à la surface après de trop longues minutes passées sous l'eau. Sa respiration était lourde, lente, et produisait un bruit atroce de raclement. La sensation, couplée aux émotions et sentiments négatifs qui envahissaient désormais son esprit, était insoutenable. Il avait l'impression de mourir ou en tout cas d'agoniser, d'être proche de la mort.

ក្រោកឡើង


Les flammes qui entouraient le corps de Blackarion quelques minutes auparavant ressurgirent en un clignement d'oeil. Un feu plus intense, plus fort, plus chaud. Sous son corps, le sable se mit à fondre à cause des flammes. Une chaleur abominable commença à entourer le géant, marquant le sol dans un rayon qui ne faisait que croître. Malgré l'extrême sécheresse des alentours, de la vapeur se dégagea du sable et de la terre, formant un nuage s'épaississant avec les secondes. Le corps tout entier de Black était entouré de flammes rougeoyantes, formant un large brasier incontrôlable. Il ouvrit alors les yeux et poussa un râle tonitruant, avant de laisser échapper une colonne de flammes depuis sa bouche. La scène dura de longues secondes, et le trait interminable partit se perdre dans l'infinité qui entourait la planète naine.
Alors Blackarion se releva, péniblement, et les flammes s'éteignirent progressivement. Bientôt, le seul vestige de cet évènement fut la chaleur infernale qui irradiait de son corps. Sous ses pieds, le sol continuait de fondre. Sa respiration était désormais de retour à la normale, et son corps ne le faisait plus autant souffrir. Mais un mal de tête sans pareil le frappa, et les émotions négatives revinrent à la charge, encore plus puissantes qu'avant. Alors, sans prêter attention à ce qui l'entourait, il rentra dans le camp.

***

« Non, je ne peux pas te donner de nouveaux calmants, on est obligé de rationner. De plus, il te faudrait une dose bien plus forte que la normale vu ton corps, et ça, ce n'est plus possible. D'autres personnes dans le camp sont dans un état bien pire que le tien et demandent des soins intensifs. Tu peux te tenir sur tes deux jambes et tu n'as aucune blessure qui nécessite une attention particulière, je suis désolée, mais ton cas n'est pas prioritaire. Et puis, les risques de dépendances sont bien trop grands, l'aile est du camp est déjà remplie d'assez de camés qui ne peuvent pas vivre sans leur dose de calmant, je ne vais pas empirer les choses.
-Vou...vous ne comprenez pas ! Si je n'ai pas ces calmants...je vais...quelque chose de terrible...raaaah ! Fait chier !, exulta Blackarion avant de tenir fermement sa tête dans ses mains. »

Une douleur intense semblait l'habitait, aussi l'infirmière qui l'avait aidé à se réveiller lui apporta son soutient à nouveau. Une vague chaude et agréable envahit le corps du géant et la souffrance s'atténua.

« C'est tout ce que je peux faire pour toi, avoua la femme avec un demi-sourire. Essaies de trouver quelqu'un avec des capacités semblables, ou quelqu'un qui pourra t'apprendre à canaliser ton énergie calmer ta douleur toi-même, mais je ne pourrai pas faire grand chose de plus. Et je ne vais certainement pas rester à tes côtés alors que tu fais partie de l'arrière-garde. »

Une incompréhension totale pouvait se lire sur le visage de Blackarion. Le sourcil gauche levé, le droit baissé, l'air grave.

« Je fais partie de quoi ?
-Tu n'as pas entendu parlé de la réunion au centre du campement ? Luka Erbin et les dirigeants du groupe ont tenu une réunion pour indiquer la suite des évènements à tout le monde.
-Je...euh, j'ai entendu quelqu'un en parlé à la cantine, mais...mais je n'ai pas réussi à trouver où elle se tenait...et puis...c'est là que... »

L'infirmière expliqua de la manière la plus complète possible le contenue de ladite réunion à Black. Il apprit avec stupéfaction qu'il faisait donc partie de l'arrière-garde, qu'il comptait parmi les "gardiens" du groupe, chargé de protéger les quelques millions de réfugiés qui allaient parcourir des milliers de kilomètres sur des centaines de planètes différentes pour rejoindre un refuge potentiel, le tout en étant très certainement poursuivi par l'Organisation. En somme, il allait devoir mettre sa vie en jeu pour permettre à des millions de progresser le plus sereinement possible vers un endroit extrêmement lointain où ils n'étaient même pas certain d'être à l'abri ou même acceptés.
La nouvelle fut un choc pour Blackarion. Lui qui pensait être totalement libre, rester sur Dune aurait été une infinité de fois plus appréciable que d'avoir une cible géante sur le dos et devoir affronter les limiers de l'Organisation.  Il indiqua son refus catégorique et affirma préférer rester ici, même s'il terminait seul, plutôt que de s'engager dans pareil voyage. Des bribes de souvenir du passé commencèrent à apparaître dans son esprit, bribes qui devinrent de plus en plus clairs et nombreuses.
Voyant que le géant commençait à nouveau à paniquer, l'infirmière plaça ses deux mains sur son bras et lui envoya une forte vague d'énergie. La tension qui se construisait peu à peu dans l'être tout entier de Blackarion disparut progressivement pour une sensation générale d'apaisement. Les souvenirs et sentiments négatifs laissèrent place à une torpeur agréable et réconfortante, semblable à celle qu'il avait connu peu après son réveil.

« Calme-toi. Tu ne seras pas seul, il y aura des lambdas et des civils avec vous. Et puis, Luka Erbin a veillé à ce que ce groupe comprenne des guerriers chevronnés qu'il a trié sur le volet.
-Mais pourquoi...pourquoi moi ? Je...
-Ils t'ont probablement choisis pour ta prouesse lors de l'attaque du laboratoire. Grâce à tes efforts, des milliers de personnes ont pu échapper à une mort certaine. Qui sait, peut-être que certains de ceux que tu as sauvé seront à tes côtés. »

Malgré les efforts de l'infirmière, et malgré la vague apaisante qu'elle avait envoyé sur Blackarion, ce dernier recommença à paniquer. Être ainsi exposé aux envoyés de l'Organisation, c'était augmenter ses chances de perdre cette liberté nouvelle, c'était se jeter dans la gueule du loup, se diriger tout droit dans un piège dont on aurait conscience. Il ne pouvait pas rejoindre cette partie du groupe, il devait être dans les groupes au devant, ceux les moins exposés au danger de l'Organisation, ceux qui arriveraient en lieu sûr en premier. Il combattrait les espèces autochtones des mondes inconnus qu'ils allaient traverser, mais pas les membres de l'Organisation à leur trousse. Le risque était trop grand.
Alors, sans prononcer le moindre mot, il se défit de l'emprise de l'infirmière et partit vers la sortie de ce complexe médical. Il lui fallait trouver un moyen d'échapper à ce triste sort. Et, à y réfléchir, il ne pouvait pas se contenter de rester sur Dune ou peu importe quelle planète ils allaient fouler lors de leur odyssée, l'Organisation le retrouverait à coup sûr, même s'il était seul et qu'il se cachait. Non, il devait être parmi les premiers, ceux qui seraient les moins exposés et qui traceraient le chemin vers ce fameux refuge. Et puis, si jamais il s'avérait que ce n'était pas le refuge qu'ils recherchaient, et bien tant pis, il agirait en conséquence une fois là-bas. Mais il se devait d'échapper aux griffes de l'Organisation.

« Attends !, s'exclama l'infirmière en retenant Blackarion à mi-chemin vers la sortie. Je sais ce que tu as en tête, et crois-moi, c'est un très mauvais choix. Même les rescapés recevraient un traitement exemplaire s'ils venaient à déserter, alors je n'imagine pas ce que les dirigeants réservent aux guerriers qui font preuve de couardise et fuient le danger. Je vais être franche avec toi, et tant pis si mes mots te blessent, mais à partir du moment où tu t'es réveillé, tu t'es retrouvé embarqué malgré toi dans cette mission à l'envergure gigantesque. Que tu le veuilles ou non, les enjeux titanesques qui en découlent te concernent directement, sur tes épaules reposent le sort de plusieurs milliers de personnes qui marcheront à tes côtés lors du voyage. Je ne sais pas si tu m'as dis la vérité lors de ton réveil, mais le fait est qu'on t'as retrouvé aux côtés du cadavre d'un haut-gradé de l'Organisation, tu étais le seul à ses côtés, il n'y avait pas la moindre autre personne, pas un seul autre cadavre. La responsabilité de cet exploit te revient, même si tu n'en es pas à l'origine, des espoirs ont été placés en toi. C'est peut-être injuste, mais cela reste bien plus juste que les conditions de vie de la majorité des membres de ce groupe sur Terre. »

La bienveillance et l'amabilité qui ressortait du visage de cette vieille femme avaient disparus, désormais il n'y avait que la fermeté et le sérieux. Malgré toute la gentillesse qui pouvait l'habiter, ses mots étaient forts de sens et sortaient droit de son cœur. Mais cela n'atteignait pas Blackarion. Son esprit s'était fermé il y a peu, et plus rien ne pouvait le faire changer d'avis. Son plan était parfaitement dessiné, et rien ne se mettrait en travers de son chemin. Il préférait ravager une aile entière de ce camp gigantesque plutôt que de risquer de repartir sur Terre.

«  On va conclure un marché toi et moi. Remplis ton rôle et défends le groupe, bats-toi dans l'arrière-garde. En échange, je te donne ta dose de calmants. Je te ferai parvenir une ordonnance chaque semaine pour que tu reçoive une nouvelle dose, conclut l'infirmière en regardant Blackarion droit dans les yeux. »

Le géant, qui s'apprêtait à sortir peu importe ce que la vieille femme avait à lui dire, se stoppa net. Il hésita un moment. Les quelques heures qu'il avait passé depuis son réveil avaient été les plus apaisantes dont il pouvait se souvenir. Tout lui paraissait si simple, si léger. Depuis qu'il avait rechuté, il avait perdu toute impression de liberté. L'idée même d'atteindre le refuge que le groupe avait pour objectif ne lui procurait pas pareille sensation. A l'heure actuelle, c'était le meilleur moyen qu'il avait d'échapper à ses démons, à toute ces émotions et pensées négatives qui commençaient déjà à réapparaître. En soit, c'était peut-être là la meilleure marche à suivre pour lui. Au pire des cas, il n'aurait qu'à amasser les calmants et une fois les quantités assez importantes, il pourrait se frayer un chemin jusqu'en haut du peloton.

«  Mais ne penses pas à t'échapper une fois que tu auras eu ta dose. Si jamais j'apprend que tu n'es pas à ton poste, je ferai remonter l'information directement à Luka Erbin, et lui seul sera juge quant à ton cas. Tu peux être sûr que malgré sa gentillesse, il ne fera preuve d'aucune pitié face à un déserteur et un lâche. Marché conclu, Blackarion ?
-Marché conclu, affirma finalement l'intéressé après quelques instants d'hésitation. »
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